— Publié le 20 mars 2025

Sept candidats, un seul élu : l’heure de vérité pour le CIO et le mouvement olympique

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Nous y sommes. Dans quelques heures, le Comité international olympique connaîtra le dixième président de son histoire. Sept candidats prétendent à la succession de Thomas Bach : Juan Antonio Samaranch Jr, Johan Eliasch, Kirsty Coventry, Sebastian Coe, David Lappartient, Morinari Watanabe et le Prince Feisal. Lequel sera le plus à même de répondre aux défis géopolitiques, climatiques, numériques et économiques ? Le choix que feront les membres du CIO sera déterminant, pour les huit prochaines années et au-delà.

Election, mode d’emploi

La deuxième journée de la 144e session du CIO s’ouvrira à 9 heures à Costa Navarino. Elle commencera par le passage en revue des rapports d’activité des commissions de coordination et des comités d’organisation de Gangwon 2024, Milan-Cortina 2026, Dakar 2026, Los Angeles 2028, Alpes françaises 2030, Brisbane 2032 et Salt Lake City 2034. Le processus d’élection du président du CIO, lui, doit démarrer à 16 heures. Ne cherchez pas de direct : les portes seront fermées. Le vote sera secret et le candidat obtenant le moins de voix à chaque tour sera éliminé, jusqu’à ce que l’un d’entre eux obtienne la majorité absolue des voix.

Avant chaque tour, le directeur général du CIO annoncera les noms des membres qui ne participeront pas au vote, conformément au règlement de la charte olympique : les compatriotes d’un candidat ne pourront pas prendre part au scrutin tant que celui-ci sera en course. Au terme de chaque tour, si aucun candidat n’a obtenu la majorité absolue, seul le nom de l’éliminé sera annoncé, sans que le détail des votes soit divulgué. Les portes du Grand Hall ne s’ouvriront que lorsque le processus sera achevé, pour annoncer au monde entier le nom de l’élu. Le vainqueur débutera son mandat de huit ans le 24 juin et tiendra une conférence de presse approximativement une heure après l’annonce des résultats.

Vers un match à quatre ?

Quatre candidats semblent émerger. L’ex-nageuse Kirsty Coventry (41 ans) a l’avantage de la jeunesse – qui peut aussi être vue comme un manque d’expérience – et de son CV d’olympienne – de nature à rassurer quant à la place qu’elle accordera aux athlètes. Le profil de la ministre des Sports du Zimbabwe peut aussi marquer un peu plus l’universalité du mouvement olympique puisque jamais un représentant africain n’a dirigé le CIO. Elle aurait les faveurs de Thomas Bach, bien que l’Allemand ait refusé tout commentaire. Sebastian Coe (68 ans) coche beaucoup de cases puisqu’il a été athlète, député, président du COJOP de Londres 2012 et qu’il dirige une fédération internationale, World Athletics. Il a d’ailleurs reçu le soutien de plusieurs figures de l’athlétisme : Armand Duplantis l’a publiquement encouragé, tout comme Usain Bolt, qui estime que sa vision est « ce qui est nécessaire pour le futur du mouvement olympique », ou Mo Farah, qui voit en lui « un grand leader et la personne idéale pour être le prochain président du CIO ». Le Britannique a cependant pu irriter, avec son idée de primes pour les champions olympiques ou par ses critiques à l’égard du fonctionnement de l’instance.

L’expérience est aussi du côté de Juan Antonio Samaranch Jr (65 ans), dont le père a dirigé le CIO de 1980 à 2001. Le Barcelonais connaît le CIO sur le bout des doigts puisqu’il a intégré l’instance en 2001, a fait partie de la commission exécutive (2012-2016) et occupé le rôle de vice-président de 2016 à 2020, avant de le retrouver en 2022. Une longévité qui peut peser dans l’issue du scrutin puisque selon Jean-Loup Chappelet, « comme dans d’autres élections, on vote pour les gens que l’on connaît, ceux avec qui on a des atomes crochus ». David Lappartient, enfin, a une carte à jouer avec sa double casquette de président de l’Union cycliste internationale et du Comité national olympique et sportif français. Le Breton, membre du CIO depuis 2022, est l’un des artisans de la première attribution des Championnats du monde de cyclisme sur route à l’Afrique, plus précisément au Rwanda. Un gros plus en matière d’universalité. Il a assuré qu’il abandonnerait tous ses mandats s’il était choisi, désirant se concentrer à 100 % sur sa tâche. Qui sera l’heureux élu ? Faîtes vos jeux !