
Lyon occupe une place clef dans le projet des Jeux olympiques et paralympiques des Alpes françaises 2030. La capitale des Gaules a été désignée pour accueillir le siège du Comité d’organisation des Jeux, au nom de sa situation géographique et de son accessibilité, en train ou en avion, pour toutes les parties prenantes. Ce choix n’a pas fait l’unanimité puisque la métropole n’incarne pas les sports d’hiver et qu’elle est éloignée des futurs sites de compétition. Cela pourrait toutefois changer si l’on en croît RMC puisque le hockey sur glace seraient susceptibles d’atterrir chez elle.
« Un coût exorbitant »
Pour le moment, les matchs de hockey sont prévus à l’Allianz Riviera. Inauguré en 2013, le stade est un bijou que Nice s’attache à valoriser au maximum. Il a déjà accueilli cinq matchs de l’équipe de France masculine de football, des rencontres de l’Euro 2016, de la Coupe du monde féminine 2019 et de la Coupe du monde de rugby 2023, ainsi que des concerts de Rihanna, Céline Dion ou The Weeknd. L’enceinte serait aménagée provisoirement pendant les Jeux pour accueillir deux patinoires. Un projet qui pose certaines questions, soulevées par le député Eric Ciotti dans une lettre adressée à Edgar Grospiron.
« La transformation de cette enceinte sportive en patinoire empêchera le déroulement de plusieurs matchs de l’OGCN », en Ligue 1 et potentiellement en Coupe d’Europe, ce qui viendrait « pénaliser » le club « en plein milieu de la saison, pendant au moins quatre mois ». Un argument qui relève peut-être d’abord d’un calcul politicien puisque Ciotti devrait se présenter à la mairie de Nice en 2026. En revanche, le député pointe également « un coût exorbitant de plusieurs dizaines de millions d’euros » et estime que cette installation ne répondrait pas « à une indispensable gestion rigoureuse des fonds publics ». Un argument beaucoup plus audible pour le COJOP. Edgar Grospiron a promis d’appliquer le conseil prodigué par Jean-Claude Killy : « L’argent de l’Etat est sacré, dépense chaque euro comme si ta vie en dépendait. » Depuis sa nomination, le président du COJOP a répété son attachement à la maîtrise des coûts et au respect du budget. D’où l’hypothèse de voir le hockey sur glace finalement à Lyon.
Le maire de Lyon prêt à « prendre sa part »
La LDLC Arena fait ainsi figure de plan B selon RMC Sport, qui précise que « la transformation de la salle en version hockey coûterait « largement moins de 10 millions d’euros » avec tous les autres frais, dont la location ». Avantage supplémentaire : la salle aura déjà expérimenté l’organisation de matchs de hockey sur glace lors des Championnats du monde 2028. Le maire de la ville, Grégory Doucet, avait d’ailleurs manifesté son intérêt pour les Jeux d’hiver 2030 l’été dernier à l’antenne de la radio Lyon 1ère, se disant prêt à ce que « Lyon prenne sa part » dans ce grand rendez-vous.
« On a une certaine expérience déjà dans l’organisation de grands événements. J’adore les grands événements, on a accueilli l’année dernière la Coupe du monde de rugby, cette année les Jeux olympiques 2024… On adore accueillir de grands événements sportifs à Lyon et qu’ils soient les plus responsables, les plus inclusifs », clamait-il. Le genre de discours qui plaira sans aucun doute à Edgar Grospiron. Lyon n’est pas la ville la mieux placée pour incarner les « Jeux de la montagne », certes. Mais le COJOP, qui a accepté l’idée de délocaliser le patinage de vitesse à l’étranger, saura faire preuve de pragmatisme. Resterait un obstacle, et non des moindres : convaincre Renaud Muselier, le président de la région, et Christian Estrosi, le maire de Nice, qui ne devraient pas être enchantés par cette idée.