
La planète s’est unie ces dernières heures pour saluer la mémoire du pape François. Victime de sérieux problèmes de santé qui lui ont valu plusieurs semaines d’hospitalisation, l’Argentin est décédé lundi à l’âge de 88 ans. Thomas Bach n’a pas tardé à lui rendre hommage. Respectivement élus à la tête de l’Eglise catholique et du Comité international olympique en 2013, à six mois d’intervalle, François et le président du CIO ont toujours marché côte à côte. Les deux hommes se sont rencontrés de manière régulière et ont affiché une proximité constante. Notamment dans leur considération des populations réfugiées.
Ne laisser personne de côté
Le pontificat de François a été marqué par la solidarité avec les migrants et les réfugiés. Il s’était notamment rendu sur l’île de Lesbos pour visiter un camp de réfugiés en 2016. Thomas Bach l’a souligné, « le soutien qu’il a apporté à la mission de paix et de solidarité des Jeux olympiques et aux initiatives du CIO en faveur des réfugiés a été inébranlable ». Le leader du mouvement olympique a ainsi salué le rôle joué par le pape dans la concrétisation d’une équipe olympique des réfugiés : « Sa défense obstinée des réfugiés m’a inspiré la création de la toute première équipe olympique des réfugiés pour les Jeux olympiques de Rio 2016. Il a su accompagner et soutenir cette initiative avec bienveillance tout au long de trois éditions des Jeux olympiques, en encourageant son développement et son impact. »
Dix athlètes, pour moitié du Soudan du Sud, avaient concouru à Rio sous cette bannière. Ils étaient 29 à Tokyo et 37 à Paris, issus de onze pays différents. Une réussite renforcée par la première médaille de l’histoire de cette équipe, décrochée par la boxeuse camerounaise Cindy Ngamba. « Je suis avec attention et émotion les histoires personnelles des athlètes réfugiés, expliquait le pape en 2022. Que leurs témoignages contribuent à encourager les sociétés civiles à s’ouvrir à tous, avec toujours plus de confiance, en ne laissant personne de côté. »

Le sport « comme moyen d’encourager la paix »
François a toujours vu le sport comme un formidable levier de cohésion et d’unité. Le Vatican avait accueilli un Sommet international sur le sport en septembre 2022, une « merveilleuse initiative qui montre à quel point la foi et le sport peuvent se compléter », se félicitait Thomas Bach. En marge de l’événement, le pape avait salué les initiatives prises par le CIO, en particulier le soutien apporté aux réfugiés via l’équipe olympique des réfugiés et l’Olympic Refuge Foundation. « Je souhaite encourager des organisations comme les vôtres, qui font la promotion du sport – notamment auprès des jeunes générations – comme moyen d’encourager la paix, le partage et la coexistence harmonieuse des peuples. Le sport tend à unir plutôt qu’à diviser ! », lançait le souverain pontife en 2013 au moment de recevoir l’Ordre olympique d’or.
L’été dernier, à quelques jours de l’ouverture des Jeux de Paris 2024, il avait présenté les JOP comme « une occasion à ne pas perdre de se découvrir et de s’apprécier, de faire tomber les préjugés, de faire naître l’estime là où se trouvent le mépris et la méfiance, l’amitié là où se trouve la haine ». Soutien inconditionnel du Mouvement olympique, il avait aussi reçu le président du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS) Mamadou Diagna Ndiaye en 2023 pour lui transmettre ses encouragements et son soutien en vue des Jeux olympiques de la Jeunesse 2026. Un événement « très important pour la jeunesse africaine et la jeunesse du monde » selon lui. Les mots qu’il avait prononcés en 2022 résonnent comme le parfait résumé de sa vision du Mouvement : « Le sport, avec son langage universel, peut jeter des ponts d’amitié et de solidarité entre les personnes et les peuples de toutes cultures et religions. C’est pourquoi j’apprécie le fait qu’à la devise olympique originale, « Plus vite, Plus haut, Plus fort », le Comité international olympique ait ajouté le mot « Ensemble » : pour que les Jeux olympiques soient porteurs d’un monde plus fraternel. »