— Publié le 24 avril 2025

Les Jeux du Commonwealth, ou l’art de se renouveler

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Trop couteux. Voilà la raison invoquée par l’Australie et le Canada pour pour renoncer à l’organisation des Jeux du Commonwealth. L’État de Victoria, qui devait accueillir l’édition 2026, s’est désengagé en 2023, à seulement trois ans de l’événement. « Il est devenu clair que le coût de l’organisation de ces Jeux en 2026 ne s’élève pas aux 2,6 milliards de dollars qui avaient été budgétés et alloués, expliquait alors le Premier ministre Daniel Andrews. Je ne retirerai pas d’argent aux hôpitaux et aux écoles pour accueillir un événement dont le coût est trois fois supérieur à celui estimé et budgété l’année dernière. » La province de l’Alberta, qui devait organiser l’édition 2030, a suivi le mouvement en abandonnant les Jeux à son tour, pour les mêmes raisons. La Fédération des Jeux du Commonwealth (CGF) a donc dû se renouveler, et cela semble aujourd’hui payer.

Un nouveau souffle

La CGF a reçu cinq expressions d’intérêt officiel pour l’organisation des Jeux 2030. L’Inde et le Nigeria en font partie, comme le Canada, prêt à revenir dans la partie. Deux autres territoires se sont manifestés pour des Jeux plus lointains, dont la Nouvelle-Zélande, qui lorgne l’édition 2034. Afrique, Amérique, Asie, Océanie : les Jeux du Commonwealth intéressent encore, et pas seulement en Europe, qui a accueilli la dernière édition (Birmingham 2022) et qui accueillera la prochaine (Glasgow 2026). « Cette réponse positive souligne l’importance des Jeux du Commonwealth et leur position en tant qu’événement multisports majeur dans le calendrier sportif mondial, aux côtés des Jeux olympiques et paralympiques, se félicite Katie Sadleir, directrice exécutive de Commonwealth Sport. Cela montre la force et l’attrait de notre modèle de Jeux réimaginé. »

Dos au mur, la CGF a en effet décidé de faire évoluer le cadre d’organisation pour laisser place à un processus de co-création et donner plus de flexibilité au pays hôte. Le mot d’ordre :  favoriser l’innovation et réduire les coûts. Glasgow 2026 a ainsi pu définir un programme des sports totalement révolutionnaire par rapport aux éditions précédentes. Les organisateurs se concentreront sur dix sports (deux fois moins qu’en 2022), répartis sur quatre sites déjà existants : l’athlétisme, le basket 3×3, la boxe, la gymnastique, la natation, le boulingrin, le judo, le netball, le cyclisme sur piste et l’haltérophilie. Exit le badminton, le cyclisme sur route, le beach-volley, le hockey sur gazon, la lutte, le rugby à VII, le squash, le tennis de table ou encore le triathlon.

« Un pont vers les Jeux de demain »

Les organisateurs ont décidé d’appuyer sur deux sports majeurs au sein du Commonwealth : le cyclisme sur piste (26 compétitions) et surtout la natation (56 compétitions), qui seront représentés comme jamais lors de ces Jeux. Glasgow 2026 verra également le retour du mythique mile en athlétisme, et mettra surtout l’accent sur le para sport d’une manière inédite. Avec 47 événements offrant des médailles dans six sports différents (athlétisme, basket 3×3 en fauteuil, natation, boulingrin, cyclisme sur piste et force athlétique), les Jeux 2026 proposeront le programme de para sport le plus riche de l’histoire de l’événement.

« Glasgow 2026 sera un pont vers les Jeux de demain – une première étape importante dans notre voyage pour réimaginer et redéfinir les Jeux en tant que modèle véritablement collaboratif, flexible et durable pour l’avenir des grands événements. Nous sommes convaincus que l’exemple de Glasgow permettra d’accroître le nombre de pays capables d’accueillir les Jeux dans les décennies à venir », se réjouit Katie Sadleir.

Le 11 avril, Commonwealth Sport a conclu un accord avec Seven sur la diffusion des Jeux 2026 et 2030 en Australie. Le signe, selon la directrice exécutive, que les partenaires commerciaux croient en ce nouveau modèle. « Glasgow 2026 sera une édition très spéciale, valide Chris Jones, directeur des sports de Seven Network. Les Jeux du Commonwealth sont les seuls Jeux de cette taille à intégrer pleinement le para sport dans une célébration de la différence et de la performance. Glasgow 2026 se déroulera entièrement dans les limites de la ville, créant une atmosphère unique, excitante et immersive. » Les Jeux du futurs sont lancés, et bien lancés !