A un jour près, le timing aurait été plus soigné. Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, s’est coiffée lundi 25 mars d’une autre de ses casquettes, la présidence d’IDF Mobilités, l’établissement public en charge des transports en commun franciliens, pour détailler devant les médias le plan transport pour les Jeux de Paris 2024. À quatre mois et un jour de l’ouverture des Jeux olympiques.
L’exercice était très attendu, tant le dossier transport a souvent alimenté la polémique et cristallisé les inquiétudes. Valérie Pécresse l’a ouvert en grand, détaillant sans retenir ses chiffres les prévisions de trafic, les promesses tenues et les initiatives imaginées pour la période des Jeux.
Que faut-il en retenir ? Le gigantisme, d’abord.
La présidente de la région Ile-de-de-France, engagée depuis la phase de candidature dans l’aventure olympique et paralympique, n’a surpris personne en annonçant que le défi des transports serait « hors norme ». Suggérer le contraire aurait été un scoop.
Deux chiffres le résument : 60.000 spectateurs par heure dans les transports aux moments les plus fréquentés de la journée, notamment aux abords des sites de Saint-Denis – le Stade de France et le Centre olympique aquatique. En moyenne donc, 1.000 personnes par minute.
La ligne 14 du métro, dont l’extension sera inaugurée au mois de juin, verra sa fréquentation doublée par rapport à la situation actuelle, selon les estimations d’IDF Mobilités. Elle pourrait atteindre un million de personnes par jour. Mais son automatisation permettra de réduire à 85 secondes l’intervalle entre deux rames.
Toujours au rayon métro, IDF Mobilités a identifié les lignes qui devraient être les plus touchées par les Jeux olympiques et paralympiques. Elles sont au nombre de neuf (5, 6, 7, 8, 9, 10, 12, 13 et 14). Pas moins. Mais, pour faire face au défi, la ligne 9 verra sa capacité augmentée de 60 à 70 % (tout comme les lignes A et C du RER).
En prime, trois stations de métro seront fermées au public pendant la durée des Jeux – Concorde, Tuileries et Champs Élysées-Clémenceau -, ce qui devrait entraîner une sur-fréquentation des stations voisines. Pour le RER, les tensions sont prévues sur les lignes B, C et D.
Autre annonce : un réseau de dix lignes de navettes gratuites assurera l’accès des spectateurs aux sites de compétition non desservis par les transports en commun, dont le plan d’eau de Vaires-sur-Marne (aviron et canoë-kayak) et la colline d’Elancourt (VTT).
Il faut retenir également du long exposé de Valérie Pécresse devant les médias l’ouverture de plusieurs lignes de métro et du RER C tout au long de la nuit, samedi 10 août, veille de la clôture des Jeux. La raison : le marathon pour tous et la course des 10 km ouverts au grand public.
La présidente de la région a aussi annoncé que les les 45.000 bénévoles de Paris 2024 (30.000 pour les Jeux olympiques, 15.000 pour les paralympiques) bénéficieront des transports gratuits.
Le COJO l’avait annoncé, Valérie Pécresse l’a confirmé : la technologie jouera son rôle pour éviter le chaos. Une nouvelle application, « Transport public Paris 2024 », doit être lancée au mois de mai. Disponible en six langues, elle permettra non seulement d’acheter des billets et le Pass Paris 2024, mais aussi de dénicher le meilleur trajet pour limiter le temps d’attente et éviter les foules, avec une répartition en temps réel des spectateurs.
L’application mettra en avant toutes les lignes de désertes avec les distances à parcourir à pied et leur équivalent en minutes. Objectif : inciter les spectateurs à effectuer une partie du trajet à pied. « Un tiers des visiteurs des Jeux auront entre 25 et 35 ans, a rappelé Valérie Pécresse. A cet âge, on peut de temps en temps prolonger le trajet à pied. Et nous serons au mois d’août. »