Sa décision de distribuer des primes aux médaillés d’or des Jeux de Paris 2024 lui a valu une avalanche de critiques du mouvement olympique. Mais il en faut plus pour perturber la Fédération internationale d’athlétisme et son président, Sebastian Coe. L’instance continue sa marche en avant. Avec une idée fixe : innover.
A moins de deux mois du prochain rendez-vous olympique, World Athletics a dévoilé sa stratégie pour le cycle 2024-2027. Son nom résume la philosophie : être le pionnier du changement. En clair, donner un sérieux coup de chiffon sur l’athlétisme dans sa forme actuelle.
Dans les grandes lignes, la vision de World Athletics ambitionne de rendre les compétitions plus rapides et spectaculaires, mais aussi d’apporter plus de moyens aux athlètes.
Dans le détail, le plan de World Athletics pour la prochaine olympiade s’annonce comme une révolution. Pas moins. L’instance annonce une refonte de la saison estivale, avec notamment l’ajout d’un nouvel événement mondial à la fin des saisons sans championnats du monde. Très inspirée par le modèle du football et de la FIFA, elle explique que cette nouveauté du calendrier permettra d’augmenter les recettes à redistribuer aux athlètes.
Autres nouveautés, les plus visibles par le public de l’athlétisme : les épreuves. Sans craindre de surprendre, World Athletics annonce avoir lancé une série de tests dans toutes ses familles de disciplines.
Dans les courses, elle envisage de lancer un relais 4×100 m mixte – pas simple – et une épreuve de steeple sur la distance du mile (1.609 m).
Dans les sauts, elle souhaite renvoyer aux oubliettes la traditionnelles planche d’appel pour la longueur et le triple, pour la remplacer par une zone d’envol. La mesure du saut pourrait être prise au point d’impact du dernier appui, permettant ainsi d’enregistrer la performance réelle de l’athlète. Plus vague : la mise en place de « nouvelles méthodes pour départager les athlètes dans les sauts grâce à une nouvelle technologie ».
Dans les lancers, enfin, World Athletics ne semble plus très satisfaite des règles de deux épreuves féminines, le poids et le javelot. Elle annonce une révision des poids des engins, mais sans préciser s’ils seront augmentés ou diminués. Dans la formule actuelle, le poids avoue 4 kilos sur la balance (contre 7,26 kg pour les hommes), et le javelot 600 grammes (800 grammes pour les hommes).
World Athletics le précise : il n’est pas question de mettre en place ces réformes des épreuves de façon autoritaire et sans consultation. Elles seront testées de façon approfondie, puis discutées et débattues. En cas d’échec, l’instance les jettera au panier.
Sebastian Coe l’explique : « World Athletics a des projets ambitieux, un réseau motivé de plus de 200 fédérations membres, des athlètes, des entraîneurs et des organisateurs de compétitions passionnés, ainsi que des fondations solides mises en place au cours des huit dernières années. L’innovation (…) contribuera à assurer l’avenir de l’athlétisme et à élever le niveau et le talent de nos athlètes. Mais tout commence par nos événements et nos compétitions. Plus d’événements qui attirent plus de fans et de diffuseurs signifient plus d’argent pour nos athlètes, pour nos fédérations et plus généralement pour notre sport. »
Dernière pièce du puzzle : la diffusion. World Athletics veut donner un nouveau coup de jeune à la manière de montrer l’athlétisme, ses compétitions et ses athlètes à la télévision. Avec, très tendance, la production (Netflix ?) d’une série de documentaires dédiés à l’élite.