— Publié le 19 juin 2024

Michael Johnson et Shaun White, les nouveaux créateurs

Événements Focus

Un vent de fraîcheur et de nouveauté soufflera bientôt sur le mouvement sportif international, dans sa version estivale mais aussi sur le front des disciplines hivernales. Il est annoncé depuis les Etats-Unis. Pas vraiment un scoop. Mais, moins attendu, il est insufflé par deux anciens athlètes, deux légendes du sport, déterminés l’un et l’autre à contourner les institutions pour imposer leurs idées et leur initiative.

Michael Johnson, le quadruple champion olympique d’athlétisme (photo ci-dessus, au micro), a ouvert la voie en annonçant en février dernier son projet de créer une ligue professionnelle, richement dotée et taillée pour satisfaire les attentes des diffuseurs. Shaun White, la légende du snowboard, trois fois médaillé d’or aux Jeux d’hiver, se lance à son tour. L’Américain projette lui aussi de créer un nouveau circuit de compétitions.

Parti le premier, Michael Johnson a encore avancé dans son projet. Il en a dévoilé mardi 18 juin les derniers détails. Surtout, le Texan a annoncé le nom de sa première recrue parmi les meilleurs athlètes au monde. Elle en impose puisqu’il s’agit de Sydney McLaughlin-Levrone, la championne olympique et détentrice du record du monde du 400 mètres haies (photo ci-dessus, en blanc).

L’Américaine était présente cette semaine à un événement organisé par la future ligue d’athlétisme. Elle a confirmé avoir signé un contrat avec la nouvelle structure créée par Michael Johnson. « Ça va mettre en lumière les athlètes, leur donner l’opportunité d’affronter les meilleurs et d’être récompensés pour cela », a expliqué l’Américaine.

Belle prise pour Michael Johnson. Et sérieuses chances d’attirer dans ses filets quelques autres grands noms de la piste. Pour sa première édition, annoncée pour l’an prochain, sa ligue d’athlétisme baptisée « Grand Slam Track » prévoit de distribuer 12,6 millions de dollars en primes aux athlètes. « Le plus important prize money de l’histoire de l’athlétisme », assure Michael Johnson.

Le circuit comptera quatre étapes. Deux se dérouleront aux Etats-Unis, dont une à Los Angeles, les deux autres devant se tenir à l’étranger. Chaque compétition, d’une durée de trois jours, proposera seulement des courses, regroupées par « familles » : sprint court, sprint long, haies hautes, haies basses, demi-fond et fond. Michael Johnson semble avoir oublié que l’athlétisme compte également des sauts et des lancers. Une faute de goût.

Dans chaque groupe d’épreuves, huit athlètes se mettront en piste, mais pour seulement deux courses par meeting (exemple, 100 et 200 m). Le vainqueur recevra un pactole de 100.000 dollars, le deuxième 50.000 dollars, et ainsi de suite jusqu’au 8ème, récompensé d’un chèque de 10.000 dollars. Personne ne repartira donc les poches vides.

Hasard du calendrier : Michael Johnson a présenté son projet en conférence de presse, cette semaine à Los Angeles, au moment où Shaun White a annoncé le sien. L’ancien snowboardeur et skateur américain, aujourd’hui âgé de 37 ans, veut lui aussi aller très vite. Son nouveau circuit de compétitions de halfpipe, baptisé « The Snow League », devrait débuter en mars prochain.

Au premier regard, l’idée de Shaun White ressemble comme une soeur à l’initiative imaginée par Michael Johnson. Un circuit de cinq étapes, entre mars 2025 et mars 2026, où le halfpipe freestyle sera également à l’affiche. La première étape se déroulera aux Etats-Unis. Les quatre suivantes visiteront le reste du monde. En jeu, une cagnotte de 1,5 million de dollars.

Chaque compétition rassemblera 20 hommes et 16 femmes, avec un tour de qualification le premier jour, puis un tableau à élimination directe le deuxième jour, depuis les quarts de finale jusqu’à la finale. Au vainqueur, la « Snow League », versera 50.000 dollars.

Commentaire de Shaun White : « La Snow League offrira aux riders, aux skieurs de freestyle et aux amateurs de sport du monde entier un terrain d’expression pour ce qui est, à mes mes yeux, l’épreuve la plus passionnante tous sports confondus. » Pas moins.