Plus de temps à perdre. A moins d’un mois des Jeux de Paris 2024, le CIO accélère le pas sur la question très délicate des athlètes neutres portant un passeport russe ou biélorusse. L’instance a bouclé en fin de semaine passée sa troisième sélection, la deuxième en quelques jours. Elle concerne deux sports, le canoë-kayak et le judo. Dans le premier, pas de grosse surprise : deux athlètes russes, tous les deux masculins, et deux biélorusses, un homme et une femme, avaient obtenu un quota. Ils ont tous les quatre été déclarés éligibles au statut de neutralité par la commission exécutive du CIO. En théorie, la délégation des AIN (athlètes individuels neutres) gagne donc quatre noms : Aleksei Korovashkov et Zakhar Petrov côté russe, Uladzislau Krevets et Yuliya Trushkina côté biélorusse. Reste à savoir s’ils feront le choix de se rendre aux Jeux de Paris 2024. Pour le judo, le CIO avait comptabilisé 12 quotas, tous décrochés par des Russes (7 hommes et 5 femmes). Sa commission exécutive en a retenu seulement quatre : Valerii Endovitskii, Elis Startseva (photo ci-dessus), Dali Liluashvili et Makhmadbek Makhmadbekov. Les deux tiers des possibles qualifiés russes ont donc été écartés, le CIO estimant qu’ils ne remplissaient pas les critères. Mais la Fédération russe de judo l’a annoncé le jour même de la publication de cette troisième liste : les judokas russes ne participeront pas aux Jeux de Paris 2024. « Dans cette situation, le Présidium de la Fédération russe de judo a pris une décision unanime : l’équipe nationale russe de judo n’acceptera pas de conditions humiliantes et ne participera pas aux Jeux de Paris avec la composition proposée par les responsables du Comité international olympique », explique-t-elle dans un communiqué. L’instance russe estime que la décision du CIO d’écarter huit des douze athlètes ayant obtenu un quota est « antisportive ».