Le scandale de corruption lié aux Jeux de Tokyo 2020 a renvoyé par le fond les espoirs de Sapporo de recevoir les Jeux d’hiver en 2030. Et même les éditions suivantes, le CIO ayant déjà choisi Salt Lake City pour 2034 et, sauf catastrophe, la Suisse pour 2038. Mais le Japon rêve toujours en grand. Et même en très grand.
Sa prochaine cible : la Coupe du Monde masculine de football. Pour 2030, l’affaire est pliée. Elle se jouera en Espagne, au Portugal et au Maroc, avec des rencontres du premier tour en Argentine, en Uruguay et au Chili. Pour 2034, l’Arabie saoudite a déjà course gagnée. Le Japon voit donc à plus long terme. Sa fenêtre de tir se situe entre 2038 et 2050. Jouable.
Selon les médias nationaux, dont Kyodo News, le projet japonais vient de prendre encore un peu plus d’épaisseur avec l’annonce de la décision, encore officieuse, d’augmenter la capacité du stade olympique de Tokyo. Actuellement fixée à 68.000 places, elle serait portée à 80.000 spectateurs, le nombre fixé par la FIFA pour la finale et le match d’ouverture d’un Mondial masculin.
Citant une source « proche du dossier », Kyodo News rapporte que l’entreprise NTT Docomo Inc, premier opérateur de téléphonie mobile au Japon, en charge de l’exploitation du stade après sa privatisation en avril prochain, travaillerait déjà sur le projet d’installer des tribunes temporaires sur le bord du terrain. Le dispositif permettrait de passer à 80.000 places, et ainsi d’inclure le stade d’athlétisme des Jeux de Tokyo 2020 comme pièce maitresse d’un dossier de candidature au Mondial de football.
Pour rappel, le Japon a co-organisé avec la Corée du Sud la Coupe du Monde en 2002, la première de l »histoire sur le continent asiatique. Mais, cette fois, l’archipel ne veut plus partager. Il ambitionne de recevoir seul le tournoi planétaire.
Dans la version initiale, le stade olympique de Tokyo devait être transformé après les Jeux de 2020. La piste d’athlétisme devait être retirée, pour laisser la place à des sièges installés plus près de l’action. L’enceinte aurait alors été dédiée exclusivement au football et au rugby.
Mais le projet a changé. L’attribution par World Athletics à la capitale japonaise des championnats du monde d’athlétisme en 2025 a conduit les autorités à revoir leurs plans. La piste ne sera pas détruite.
Selon NTT Docomo, il est désormais prévu de revoir la configuration du stade, avec l’ajout de tribunes temporaires pour une Coupe du Monde de football. Les travaux s’accompagneraient de l’ajout d’un écran géant, l’un des plus grands du Japon.
En début d’année, trois consortiums ont répondu à l’appel d’offres lancé par les autorités japonaises pour l’exploitation privée du stade olympique. Le mois dernier, le Conseil japonais du sport a opté pour le groupe ayant proposé la meilleure offre. Il est composé de NTT Docomo, de la ligue japonaise de football – la J-League -, du constructeur Maeda Corporation et de la société immobilière SMFL Mirai Partners.
En échange d’une offre de 52,8 milliards de yens, les quatre partenaires ont obtenu la licence d’exploitation pour une durée de 30 ans, à compter de l’an prochain. Largement assez, sauf mauvaise surprise, pour ramener au Japon et dans sa capitale la Coupe du Monde de football.