Une évidence. Avant même l’ouverture des Jeux de Paris 2024, vendredi 26 juillet, le Club France est déjà un événement. Un incontournable du dispositif olympique, posé dans le nord-est de la capitale, à la Grande Halle, au coeur du parc de la Villette. Par ses dimensions, 55.000 m2 en intérieur et extérieur. Mais aussi par une ambiance annoncée unique et exceptionnelle.
Arnaud Courtier, son directeur, a expliqué à FrancsJeux le pourquoi et le comment d’un Club France sans égal dans le passé, et sûrement très à part sur la carte des Jeux de Paris 2024.
FrancsJeux : A moins de trois semaines de son ouverture, où en est la préparation du Club France ?
Arnaud Courtier : Nous avons attaqué les travaux d’aménagement au début de la semaine passée. Nous sommes aujourd’hui dans une phase très opérationnelle, très terrain. Le planning est parfaitement respecté.
La billetterie a également débuté. Comment se présentent les premières réservations ?
Nous avons déjà vendu plus de 120.000 billets. C’est un très bon départ, meilleur que nous l’attendions. Beaucoup de ces billets sont offerts au licenciés, via le CNOSF, les comités départementaux olympiques, les fédérations… Je n’ai aucune inquiétude sur le remplissage du Club France. Nous avons fixé une jauge de 700.000 personnes pour les Jeux olympiques, où l’entrée coûtera 5 euros, et les Jeux paralympiques, où elle sera gratuite. Nous resterons dans cette fourchette.
Le Club France sera-t-il déficitaire, comme cela est évoqué depuis plusieurs semaines ?
Cette opération est exceptionnelle, il faut en avoir conscience. Avec des Jeux à domicile, à Paris pour la première fois depuis 100 ans, nous avons souhaité un Club France sans comparaison avec les expériences passées. Une maison de l’Equipe de France, mais aussi une vitrine de la France à l’international. Le dispositif est colossal : 40.000 m2 en extérieur, avec des ateliers sportifs, dont un stand de tir à l’arc, des terrains de football… A l’intérieur, dans la Grande Halle, 15.000 m2, des plateaux de télévision, des espaces d’hospitalité… Tout cela coûte très cher. Les recettes de la billetterie, le partenariat et l’hospitalité ne couvriront pas les dépenses. Mais parler d’un déficit n’a pas vraiment de sens, car le Club France est un investissement, sans vocation à être rentable. Il doit être vu comme tel. Un investissement pour la pratique du sport en France, et pour l’image de la France à l’étranger.
Dans ses dimensions totalement hors normes, le Club France est-il à la bonne taille ?
Il est à la taille dont nous avons besoin pour les ateliers sportifs, les terrains de sport, les partenaires, les médias… France Télévisions aura deux plateaux au Club France, un dans la Grande Halle, un autre à l’extérieur. Eurosport aura également un plateau. Tout cela prend de la place, beaucoup de place. Mais si on ne fait pas un tel dispositif pour des Jeux olympiques et paralympiques en France, je ne sais quand on le fera.
Quelle identité souhaitez-vous donner au Club France ?
Il doit être un lieu de sport, au sens le plus large possible. La maison du sport français, d’un sport français unifié, olympique et paralympique. Tous les athlètes français passeront au Club France après leur compétition. Les médaillés y seront célébrés, ils feront la tournée des médias. Le Club France sera le coeur des Jeux de Paris 2024 en dehors des sites.
Beaucoup de clubs ou de maisons des pays sont prévus pendant les Jeux de Paris 2024, dont certains de nations n’ayant pas l’habitude d’en installer pendant un événement olympique. L’Inde, par exemple. Comment faire la différence avec une telle concurrence ?
Il y en aura en effet beaucoup, sans doute un nombre record. C’est plutôt très bon signe, car cela démontre l’attractivité de ces Jeux et de Paris. Les pays estiment justifié de faire quelque chose de spécial. A la Villette, le Club France fera partie d’un concept de Parc des Nations, avec 12 ou 13 autres clubs ou maisons de comités nationaux olympiques, dont le Canada, les Pays-Bas, le Mexique… Un lieu très cosmopolite, à l’image des Jeux. Les gens voudront venir voir, s’imprégner de l’ambiance, se mélanger. Au Club France, les Français seront très nombreux, sûrement les plus nombreux, mais je suis persuadé que les étrangers viendront faire un tour, au moins une fois. Il est naturel d’aller voir le club ou la maison du pays-hôte des Jeux.