Le conflit entre les Etats-Unis et l’Agence mondiale antidopage (AMA) continue de secouer l’univers olympique. Après le CIO la semaine passée, deux autres composantes du mouvement ont exprimé publiquement leur position : les associations des fédérations internationales des sports olympiques d’été (ASOIF) et d’hiver (WOF, anciennement AIOWF). Les deux instances se rangent dans le camp de l’AMA. Elles ne cachent pas leur défiance à l’égard des Etats-Unis et de l’enquête fédérale ouverte par la Chambre des représentants suite à l’affaire de dopage par contamination dans la natation chinoise. Dans un communiqué, l’ASOIF se dit « très préoccupée par le fait que les dirigeants de l’une de ses fédérations internationales membres ont été sommés de témoigner dans le cadre d’une enquête fédérale menée aux États-Unis. » Sa déclaration fait suite à l’annonce par World Aquatics de la convocation de son directeur exécutif, Brent Nowicki, devant une commission de la Chambre des représentants américaine. L’ASOIF estime que l’enquête menée par les Etats-Unis « soulève des doutes quant à la sécurité personnelle des athlètes, des officiels du sport et des représentants des organisations sportives internationales, ainsi qu’à la confiance avec laquelle ils peuvent se rendre aux États-Unis pour participer à des compétitions. L’enquête pourrait amener les fédérations internationales à envisager les risques liés à l’organisation de futures manifestations internationales aux États-Unis. » Même son de cloche, à quelques bémols près, du côté de la WOF. Son secrétaire général, le Britannique Colin Grahamslaw, écrit dans un long communiqué que « les approches nationales individuelles mettent en péril la solidarité du système antidopage mondial. Nous espérons que les autorités publiques qui ont toujours soutenu l’AMA continueront à le faire et reconnaîtront la position de l’AMA en tant que leader mondial de la lutte contre le dopage dans le sport. C’est un point crucial, notamment dans la perspective de nos compétitions respectives l’hiver prochain aux États-Unis. » La réaction américaine à ces deux prises de position, et surtout à la perspective de voir les fédérations internationales inscrire les Etats-Unis sur une liste noire, se fait toujours attendre.
— Publié le 15 juillet 2024