Les Jeux de Paris 2024 débutent à peine. Une cérémonie d’ouverture sur la Seine, vendredi 26 juillet, puis un premier week-end de compétitions. Guère plus qu’une mise en jambes. Mais Anne Hidalgo, la maire de la capitale française, pense déjà à l’après.
Invitée lundi 29 juillet sur France Bleu Paris, elle a surpris son monde en confiant son souhait de voir la ville conserver trois « souvenirs » des Jeux olympiques, après la cérémonie de clôture, dimanche 11 août. La vasque installée dans le Jardin des Tuileries, les statues féminines présentées dans l’un des douze tableaux du spectacle artistique de la cérémonie d’ouverture. Et surtout, moins attendu, les anneaux olympiques accrochés depuis le 7 juin dernier sur la Tour Eiffel.
« Il y a trois symboles sur lesquels on doit se pencher pour qu’il puissent rester en héritage, a expliqué Anne Hidalgo. Il y a les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel, la vasque, un objet extraordinaire, magnifique, et l’endroit dans lequel elle se situe est magnifique. Il y a aussi les très belles statues que l’on a vu émerger dans le tableau sororité et sur lesquelles depuis longtemps je me dis qu’elles auraient toute leur place aussi dans Paris, notamment dans le 18e arrondissement. »
Possible ? Pour les statues, certainement. Pour la vasque, la réponse est tout aussi positive. Une pétition a même déjà été lancée sur Internet pour qu’elle soit conservée aux Tuileries de façon permanente. Pour les anneaux olympiques, en revanche, le sujet est plus complexe. Le symbole des Jeux est la propriété du CIO. L’instance les protège comme s’ils étaient en or massif, pour des raisons évidemment commerciales, mais aussi pour en préserver la rareté.
Mais l’idée suggérée par Anne Hidalgo lundi 29 juillet semble séduire les envoyés de Lausanne. Interrogé par FrancsJeux, le directeur exécutif des Jeux olympiques au CIO, Christophe Dubi, a reconnu que l’instance serait « très heureuse » de voir les anneaux rester en héritage dans la capitale française, visibles de tous, sur un monument aussi « iconique » que la Tour Eiffel.
« Nous en serions heureux et fiers, a-t-il expliqué. Cela pourrait faire partie de l’héritage des Jeux de Paris 2024. Les anneaux accrochés de façon durable sur la Tour Eiffel constitueraient un signe très fort, mais aussi une fierté, pour tout le mouvement olympique. »
Même son de cloche chez Mark Adams, le porte-parole du CIO. Le Britannique a précisé à FrancsJeux que la question était plus une affaire parisienne qu’un sujet à traiter depuis Lausanne. Mais il a confirmé que le CIO verrait à coup sûr d’un bon oeil les cinq anneaux signer un bail de longue durée pour observer Paris jour et nuit, longtemps après la fin des Jeux, depuis un étage élevé de la Tour Eiffel.
Les précédents ne sont pourtant pas légion. A Tokyo, les anneaux géants installés pendant les Jeux de 2020 sur une barge en béton mouillant dans la zone marine d’Obaida ont été démontés peu de temps après la cérémonie de clôture. Ils ont été remplacé par les trois « Agitos », symboles des Jeux paralympiques.
A Sydney, ils n’ont pas non plus été conservés sous le Harbour Bridge, face à l’Opera House, où il avaient été accrochés pour les Jeux d’été en 2000. En revanche, cinq anneaux olympiques se dressent encore aujourd’hui non loin d’Albertville, sur le bord de l’autoroute, en souvenir des Jeux d’hiver en 1992.