— Publié le 30 juillet 2024

A Paris 2024, le chaud après le show

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Alerte sur les Jeux. Après une ouverture trop arrosée, puis un week-end dans la fraîcheur, Paris 2024 s’enfonce dans la chaleur. Les grosses chaleurs. La canicule, même si le mot n’est pas encore prononcé en haut lieu.

Dans son  dernier bulletin, Météo France annonce des températures 35° à 36°, voire un peu plus, sur une grande partie du pays, dont la capitale. Les prévisions anticipent également des orages en fin de journée, mardi 30 juillet.

Les conséquences ? Multiples. Pour les athlètes, d’abord. Au village olympique, la climatisation turbine avec la même frénésie que dans un centre commercial en Asie du sud-est. Les chambres ne sont pas pourvues d’un système d’air conditionné. Mais avant le début des Jeux, les organisateurs avaient reconnu que plus de 2.500 appareils portables avaient été loués par les délégations, pour l’essentiel auprès du comité d’organisation.

La France, pays-hôte, n’en a pas fait l’économie. Comme la plupart des grandes nations du mouvement olympique, engagées dans une intense bataille pour le classement des médailles, elle a abandonné les beaux principes du développement durable pour privilégier la performance. Au vu des résultats – 16 médailles au soir du lundi 29 juillet -, personne ne lui reprochera.

Interrogée en conférence de presse sur l’annexion du village par les climatiseurs, la porte-parle du COJO Paris 2024, Anne Descamps, s’est fendue d’une réponse très diplomatique : « Nous avons trouvé un équilibre entre le projet à long terme d’un village construit selon les normes les plus durables, et notre responsabilité à court terme d’offrir aux athlètes les conditions le plus propices à la performance. » En clair, la durabilité attendra la fin des Jeux.

Pour les spectateurs, la montée des températures s’annonce comme une épreuve physique. Lundi 29 juillet, ils ont été nombreux à céder face aux attaques du soleil sur le site à ciel ouvert et peu ombragé du tir à l’arc, au Trocadéro. Plusieurs tribunes se sont vidées peu à peu avant la fin de la session.

En théorie, tout était pourtant prévu. Anne Descamps l’a expliqué en réponse à une question de FrancsJeux : « Les sites en extérieur ont été conçus en anticipant les effets de la chaleur, avec des zones ombragées et des points de ravitaillement en eau. » Cool. La porte-parole du COJO a également précisé que, fait rarissime aux Jeux olympiques, il était autorisé aux spectateurs d’apporter leur propre gourde sur les sites de compétition.

Prévoyant, le comité d’organisation conseille également aux spectateurs d’apporter une gourde en métal ou une bouteille en plastique, sans dépasser une contenance de 75 cl. Il précise que les tubes de crème solaire, les ombrelles ou parapluies pliants, et les brumisateurs sont aussi autorisés sur les sites.

Mais en pratique, la réalité se révèle un peu différente. Sur le site de la Concorde, où sont rassemblés plusieurs sports urbains, les spectateurs étaient nombreux lundi 29 juillet à chercher un coin d’ombre. En vain.