— Publié le 10 août 2024

« Une France heureuse et des Français heureux »

Événements Focus

Les Jeux de Paris 2024 ne sont pas terminés. Pas tout à fait. Mais la ligne d’arrivée est tellement proche, presque déjà visible, qu’il est temps pour le COJO d’en dresser le bilan. Tony Estanguet, le président, et Etienne Thobois, le directeur général, se sont présentés devant les médias, samedi matin, pour un exercice pas toujours aisé. Mais, après une édition pareille, ils le savaient gagné d’avance.

Habillé de bleu, souriant mais concentré, Tony Estanguet a tenté de résumer un peu plus de deux semaines de « l’événement le plus complexe jamais organisé en France. » Pas simple. Et même, allez, impossible. Mais le triple champion olympique, passant de l’anglais au français, avait préparé ses formules. Elles ont souvent touché juste.

« Nous avons tellement aimé ces Jeux que nous n’avons pas envie qu’ils se terminent, a-t-il attaqué sans masquer son émotion. Ils ont été populaires, joyeux, engageant et audacieux. La France a montré un visage accueillant. Nous avons vu une France heureuse et des Français heureux. Cela restera aussi dans l’héritage immatériel des Jeux de Paris 2024. »

Tout est dit, ou presque. Mais Tony Estanguet et Etienne Thobois en ont convenu : même s’ils ont pu apparaître fluides de l’extérieur, les Jeux n’ont pas été un long fleuve tranquille. « Nous avons connu des moments de stress et de tensions, a confié le second. Et cela, avant même l’ouverture, avec la panne informatique mondiale puis les actes de sabotage qui ont paralysé le traffic des trains. »

Tony Estanguet l’a expliqué : la météo a été sa première préoccupation. « J’ai été stressé jusqu’au bout de la cérémonie d’ouverture. Mais les artistes ont réussi, sous la pluie, des exploits à la hauteur de ceux des athlètes après eux. »

Sa plus grande fierté ? L’équipe, a répondu le patron du COJO. Le comité d’organisation, mais aussi les 45.000 volontaires. « Une fantastique expérience collective. »

A l’heure du bilan, Tony Estanguet retient aussi les records. Ils sont nombreux. Citons la billetterie, avec 9,5 millions de places vendues (mais les Californiens de LA 2028 ont déjà laissé entendre qu’ils feraient mieux), plus un million de spectateurs le long des épreuves de cyclisme sur route. L’affluence, aussi, sur les sites de célébration, avec plus de 150.000 personnes pour le seul Parc des Champions au Trocadéro.

Records, également, pour les épreuves féminines dans les sports collectifs, avec 66.000 spectateurs pour un match de rugby à 7, 27.500 pour du basket-ball, 26.500 pour du handball.

Record, enfin, pour la délégation française. Cinquante-sept médailles, dont 15 en or, samedi 10 août en milieu d’après-midi. « Le record était déjà battu après la première semaine », a rappelé Tony Estanguet.

Rien à dire, la tableau a belle allure. Mais le président du COJO prévient : « Nous avons seulement réussi le match aller. Il reste le retour. Les Jeux paralympiques. La billetterie décolle bien, avec un rythme de vente des places cinq fois supérieur à ce qu’il était avant le début des Jeux olympiques. Ces Jeux paralympiques vont peut-être encore plus surprendre les Français que les JO. »

Peut-être. Mais le contexte s’annonce plus délicat, en pleine rentrée sociale et politique. Tony Estanguet en convient : la réussite des Jeux olympiques ne se traduira pas forcément par celle des Jeux paralympiques. « Il n’y a rien d’automatique. »

Difficile, en effet, d’imaginer la liesse et l’enthousiasme se prolonger avec la même intensité en septembre, en pleine rentrée scolaire, une fois retombé le soufflet de la grande fête olympique. Mais les deux dernières semaines l’ont prouvé : rien n’est impossible. Même un match retour lui aussi joué à fond de train.