Tony Estanguet l’avait longtemps répété : « vendre » les Jeux paralympiques au public français ne serait pas chose facile. Le président du COJO Paris 2024 assurait même que le défi s’annonçait comme le plus délicat à relever.
A une semaine de l’ouverture, le triple champion olympique peut retrouver le sommeil. Le pari n’est pas encore pleinement réussi, mais un regard sur la courbe de la billetterie suffit à ne plus envisager le pire avant le « match retour », pour reprendre la formule du COJO.
Au dernier pointage, mercredi 21 août, les organisateurs ont vendu 1,75 million de billets pour les Jeux paralympiques. Pas mal. Ils en ont écoulé environ 700.000 depuis le début des Jeux olympiques, preuve que l’effet JO tant espéré a fonctionné.
Das le détail, il s’avère que le public est pour l’immense majorité composé de Français (92 %). C’était prévu. Les Franciliens forment le gros des troupes (73 %). Prévu, également. Pour les spectateurs étrangers, le top 5 des pays les plus représentés est composé du Royaume-Uni (27 %), l’Allemagne (14 %), les Etats-Unis (10 %), la Belgique (7 %), et les Pays-Bas (5 %). Belle performance : 144 pays figurent sur la cartographie mondiale des acheteurs de billets.
Les ventes ont décollé, donc. Mais les organisateurs, mis en appétit par le succès populaire des Jeux olympiques (9,5 millions de billets vendus), en veulent plus. Pour preuve leur insistance à répéter aux médias que les caisses du service billetterie restent bien fournies. « Il reste encore de belles opportunités », résume Tony Estanguet.
En tête de liste, la cérémonie d’ouverture, mercredi 28 août sur la place de la Concorde. Plus festive que sportive, la soirée n’affiche pas encore complet. Le COJO attend 50.000 spectateurs. Ils n’y sont pas. Mais le prix des billets, 150 euros au minimum, explique sans doute la difficulté à remplir toutes les les travées.
La cérémonie de clôture, le 8 septembre, au Stade de France, n’est pas non plus sold out. Elle s’avère plus abordable, avec des places disponibles à partir de 45 euros.
Sur le terrain sportif, le discours du COJO manque légèrement de clarté. Lundi 12 août, au lendemain de la fin des Jeux olympiques, Tony Estanguet a profité d’une conférence de presse à un jet de pierre des Champs-Elysées, pour annoncer que six sports affichaient complet. Il avait également précisé qu’il n’était plus possible d’acheter des pass découverte pour le cluster de Paris centre.
Mercredi 21 août, le comité d’organisation a expliqué que « certains sports prisés du public affichent désormais presque complet », dont plusieurs annoncés sold out une semaine plus tôt: l’escrime fauteuil et le para taekwondo au Grand Palais, le para cyclisme sur piste au vélodrome national de St Quentin en Yvelines, la para équitation au Château de Versailles, le cécifoot à l’Arena Champ de Mars. Il est également encore possible, finalement, d’acheter des pass découverte pour Paris centre, et pour les finales de rugby fauteuil à l’Arena Champ de Mars, basket fauteuil à l’Arena Bercy et cécifoot au Stade Tour Eiffel. Les mystères de la billetterie.
Pour le para athlétisme, remplir le Stade de France du premier au dernier jour s’annonce comme une mission impossible. Mais le COJO annonce avoir vendu « quasiment 500.000 billets ». Sauf brutal coup d’arrêt, Paris 2024 devrait dépasser les 530.000 places écoulées pour les championnats du monde d’athlétisme 2003 au Stade de France. Très fort.
L’IPC, de son côté, s’active sur le front de la diffusion. L’instance annonce avoir conclu un deal avec YouTube pour proposer « la couverture la plus complète des Jeux paralympiques à ce jour ». Elle sera disponible gratuitement dans 175 pays à travers le monde.
La chaîné dédiée assurera près de 1.400 heures de couverture en direct des 22 sports paralympiques, plus les cérémonies d’ouverture et de clôture. Proposée en « multivew », elle permettra de regarder simultanément jusqu’à quatre flux des Jeux paralympiques.
En prime, l’IPC et YouTube mettront en ligne les temps forts quotidiens, plus de 1.200 clips sur les épreuves, pas moins de 400 courts métrages sur les grand moments sportifs et une quarantaine d’autres consacrés aux athlètes.
Enfin, les deux partenaires se sont associés pour proposer une série documentaire en trois parties, Rising Phoenix : Road to Tokyo. Elle a suivi 12 athlètes paralympiques dans leur préparation aux Jeux de Tokyo 2020.