Logique et attendu. A quatre ans des Jeux de Los Angeles 2028, les Etats-Unis observent déjà les anneaux olympiques avec convoitise. Les villes américaines sont nombreuses à développer une stratégie pour profiter, directement ou indirectement, de l’événement.
Parmi elles, Orlando n’est pas la moins ambitieuse. Pour preuve la présence à Paris, au début du mois, du président et directeur exécutif de la commission sportive du Grand Orlando, Jason Siegel. FrancsJeux l’a rencontré.
FrancsJeux : Quel était l’objectif de votre visite à Paris pendant les Jeux olympiques ?
Jason Siegel : La Floride centrale est liée de très près aux sports olympiques. Nous sommes donc intéressés à discuter avec les officiels de l’athlétisme, du volley-ball, de la natation, des nouveaux sports urbains… Nous voulons analyser et comprendre les opportunités qui pourraient se présenter dans un avenir assez immédiat, dans la perspective des Jeux olympiques en 2028 à Los Angeles.
Vous pourriez postuler à l’organisation d’événements sportifs au cours de la nouvelle olympiade ?
Oui. Cela concerne tout ce qui pourrait se présenter d’intéressant entre maintenant et les Jeux de 2028. Cela peut être des épreuves de qualification, des tournées, des rencontres amicales, mais aussi des camps de base pour des équipes ou des délégations.
Cette stratégie sportive a-t-elle été décidée à cause des Jeux de LA 2028 ?
Non. Pour la seule année passée, nous avons accueilli l’équipe américaine de football, l’escrime, la natation paralympique et les sélections olympiques en marathon pour Paris 2024. Nous avons aussi eu des événements en tennis de table, beach volley et taekwondo. Orlando est une place forte du sport olympique américain depuis une trentaine d’années. Mais avec la nouvelle olympiade, et le retour des Jeux aux Etats-Unis, nos regards sont naturellement tournés vers LA 2028.
Pensez-vous à des championnats du monde, ou des compétitions à l’échelle mondiale ?
Bien sûr. Nous n’excluons rien. La commission sportive du Grand Orlando a été créée en 1992, dans la perspective de la Coupe du Monde de football en 1994 aux Etats-Unis. Depuis, nous avons reçu des centaines d’événements, parfois jusqu’à 50 à 70 par an, avec un impact économique qui se se compte en milliards de dollars. Nous avons aussi une commission régionale des sports, qui regroupe quatre comtés dans un rayon de 120 kilomètres. Nous recensons 45 sites de compétition sur ce périmètre.
Pourriez-vous également postuler à des événements multisports ?
Nous sommes ouverts à tout. Nous évaluons en permanence l’intérêt et l’opportunité de recevoir des événements sportifs, y compris multisports. Nous avons eu les Jeux Invictus, les Warrior Games, les Special Olympics américains. Nous sommes venus à Paris pendant les Jeux olympiques pour renforcer nos relations avec le mouvement sportif, mais aussi pour en apprendre plus sur les opportunités en termes d’événements.
A plus long terme, pensez-vous à une candidature aux Jeux olympiques ?
C’est une question intéressante. Après 2040, nous pourrions y réfléchir, mais nous devrons d’abord réunir toutes les parties prenantes pour en discuter, entre les quatre villes majeures de Floride que sont Orlando, Miami, Tampa et Jacksonville. Il faudrait en discuter entre nous, avec un leadership au niveau de l’état, pour voir si une opportunité pourrait se présenter.
Serait-il envisageable de voir émerger une candidature non pas d’une ville américaine comme Orlando, mais d’un état tout entier ? Une candidature portée par la Floride ?
A ce stade, il est difficile de répondre à cette question. D’un côté, il peut s’avérer compliqué pour une ville de se battre contre un pays. De ce point de vue, un projet porté par un état comme la Floride pourrait avoir du sens. Mais, d’un autre côté, nous avons à Orlando un vrai appétit pour accueillir chez nous des événements de grande envergure. Nous allons investir plus d’un milliard de dollars dans nos équipements sportifs, sur le seul comté d’Orange, dont 600 millions de dollars dans le Centre de convention, 400 millions dans le stade extérieur, 250 millions dans le stade indoor et plus de 80 millions sur le campus de l’université. Je pense que nous avons tous les atouts, et une très forte envie, de regarder vers des événements de plus grande ampleur.
Un mot sur la Coupe du Monde de football en 2026. Orlando ne figure pas parmi les villes-hôtes du tournoi. Serez-vous malgré tout concernés, d’une manière ou d’une autre ?
Nous l’espérons. Nous allons être en discussion avec la FIFA pour servir de camp de base pour des équipes, pour des pays qui pourraient ensuite également utiliser Orlando comme camp de base avant les Jeux de Los Angeles 2028. Nous pourrions également imaginer un partenariat avec Miami, où vont se dérouler des matches du Mondial 2026, en profitant du train à grande vitesse entre nos deux villes pour organiser une fan-zone à Orlando. Nous sommes également déjà candidats pour être ville-hôte de la Coupe du Monde féminine de football en 2031, dans l’éventualité où la FIFA choisisse d’en confier l’organisation aux Etats-Unis.