Il n’était pas attendu. Son nom avait été rarement cité. Mais la nomination jeudi 5 septembre de Michel Barnier, 73 ans, au poste de Premier ministre de la France, ne met pas seulement fin à une parenthèse de 60 jours depuis l’annonce par Emmanuel Macron de la dissolution de l’Assemblée nationale. Elle sonne aussi comme une excellente nouvelle pour les Alpes françaises, hôtes sous condition des Jeux d’hiver en 2030.
Retour en arrière. Mercredi 24 juillet, la session du CIO réunie à Paris en marge des Jeux olympiques valide sans un hoquet le choix de la commission exécutive du CIO d’attribuer aux Alpes françaises les Jeux d’hiver en 2030 et à Salt Lake City l’édition 2034. Mais une condition est posée au dossier français : la signature par l’Etat de la garantie financière. Avec une date butoir pour recevoir le document : mardi 15 octobre.
Sauf improbable scénario, la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre devrait faire sauter ce dernier obstacle, plus formel que réel, le CIO n’ayant aucun plan B à sortir de son tiroir pour les Jeux d’hiver en 2030. Le nouveau chef d’un gouvernement à la composition encore très incertaine signera la garantie. Dans les deux régions, Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et Auvergne-Rhône-Alpes (AURA), le choix d’Emmanuel Macron a tout d’une bénédiction.
Difficile, en effet, de trouver un candidat plus olympique que Michel Barnier dans la liste des possibles locataires de Matignon. Personne n’a oublié que le Savoyard a co-présidé avec Jean-Claude Killy le comité d’organisation des Jeux d’hiver d’Albertville en 1992. Il en avait été l’un des instigateurs, en sa qualité de président du Conseil régional de la Savoie. Il a porté le projet jusqu’au bout.
Michel Barnier est toujours membre de la commission Durabilité et Héritage du CIO, présidée par Albert de Monaco. Il a porté la flamme olympique des Jeux de Paris 2024, à la fin du mois de juin sur le plateau des Glières, lors de son passage en Haute-Savoie (photo ci-dessus).
Interrogé en début d’année par Ski Chrono et le Dauphiné Libéré sur le projet des Alpes françaises 2030, alors retenu par le CIO pour la phase de dialogue ciblé, le nouveau Premier ministre n’avait pas caché son enthousiasme à l’idée de voir les Jeux d’hiver revenir en France.
« C’est un projet ambitieux et exigeant de s’appuyer sur ces deux grandes régions, avait-il expliqué aux deux médias. Ce projet est complexe et il oblige à réaliser un gros travail notamment sur les transports propres, les dessertes régionales et les connexions interrégionales. Il faut améliorer le réseau ferroviaire avec un budget tenu. Mais le fait de ne pas avoir à construire de gros équipements, sauf ceux de la glace à Nice, doit permettre de respecter ces engagements financiers. »
Michel Barnier avait également suggéré qu’il serait pertinent de « faire une place à Val d’Isère », rejoignant ainsi sur ce dossier son ami Jean-Claude Killy. « L’image et l’expertise de Val d’Isère seront utiles à la réussite de ces Jeux », avait-il expliqué. Le Savoyard avait aussi admis avoir une préférence pour Martin Fourcade pour assurer la gouvernance du comité d’organisation.
Hasard du calendrier : la nomination de Michel Barnier a été annoncée par l’Elysée quelques heures après l’élection de Fabrice Pannekoucke à la présidence de la région AURA, en remplacement.de Laurent Wauquiez, devenu député lors des dernières élections législatives. Le maire de la commune de Moûtiers, dans la vallée de la Tarentaise, a toujours été un solide et fidèle défenseur du projet olympique des Alpes françaises.
Attendue à Lausanne, la signature de la garantie financière de l’Etat ne sera pas seulement un document à ajouter au dossier. Elle permettra de lancer la procédure de création du Comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO).