Le CIO peut se frotter les mains : la liste des villes, régions ou pays intéressés par l’accueil des Jeux d’été en 2036 pourrait bien être prochainement rallongée d’une nouvelle ligne. Elle n’est pas anecdotique. Et rappellera des souvenirs pas si lointains au mouvement olympique.
Le conseiller sportif de la mairie de Barcelone, David Escudé, l’a expliqué cette semaine à l’occasion d’une conférence économique : la ville catalane songe à postuler une nouvelle fois aux Jeux d’été. « La flamme olympique brûle toujours à Barcelone, a-t-il reconnu. Nous sommes ouverts à l’édition 2036, ou aux suivantes en 2040 ou 2044. Nous sommes ouverts à toutes les opportunités, à tout ce qui peut se présenter ».
Rien n’est encore officiel. Mais les déclarations du conseiller aux sports ne sont pas des paroles en l’air. David Escudé l’a reconnu : les installations construites pour les Jeux d’été en 1992 ne sont plus toutes aux normes de l’événement. Certaines d’entre elles devraient être modernisées. Mais il a laissé entendre qu’il était confiant de pouvoir annoncer bientôt de « très bonnes nouvelles ».
« Barcelone a les portes et les fenêtres ouvertes, a-t-il poursuivi. Nous écoutons tout le monde, tous les projets qui nous parviennent sont intéressants, il n’y a pas de non immédiat, au contraire. Nous écouterons et nous travaillerons ensemble sans aucune limite, en étant très ambitieux ».
Une candidature aux Jeux olympiques et paralympiques en 2036 ? Pas si vite. Le Catalan le reconnait : beaucoup de choses peuvent se produire dans les années à venir, notamment sur le plan politique. Le renoncement de la candidature des Pyrénées et de Barcelone pour les Jeux d’hiver en 2030 a illustré l’extrême difficulté, en Espagne, de réunir et fédérer toutes les forces politiques et régionales autour d’un projet.
Mais une chose est sûre : la ville catalane veut jouer un rôle majeur sur l’échiquier du sport international. David Escudé a expliqué cette semaine que Barcelone ambitionnait d’organiser tous les ans au moins un événement majeur, sportif et/ou culturel.
Pour 2024, l’ambition a été comblée par l’accueil depuis le mois d’août de la Coupe de l’América. « Une réussite », selon le conseiller aux sports. Et une « parfaite illustration de ce qui peut être accompli avec une collaboration public/privé. »
Pour la suite, la ville a déjà sécurisé le Grand départ du Tour de France cycliste en 2026. Elle lorgne également avec envie sur la finale du Mondial de football en 2030, une édition attribuée par la FIFA à l’Espagne, au Portugal et au Maroc (avec des rencontres en Amérique du Sud), également convoitée par le Maroc. « Nous devons être ambitieux, a suggéré David Escudé. Si nous ne nous battons pas pour le meilleur, nous ne pouvons aspirer à rien. Visons la finale, évidemment ».
Le Catalan a laissé entendre que la ville menait des « discussions discrètes » pour attirer les plus grands événements sportifs. Les Catalans ne s’interdisent rien. Mais, prudents, ils préfèrent avancer leur pions avec sagesse et patience.
L’Inde, le Chili, l’Indonésie, la Turquie, le Qatar, la Hongrie, l’Egypte, voire l’Allemagne, comptent parmi la liste encore floue des pays en discussion avec le CIO pour les Jeux d’été en 2036. A l’exception de l’Allemagne, dont l’ambition ne semble pas encore tout à fait arrêtée entre l’été et l’hiver, 2036 ou 2040, ces postulants n’ont encore jamais organisé l’événement. Barcelone, si. Tout sauf un désavantage.