Une fumée blanche. Enfin. Après un interminable feuilleton marqué par une succession de renoncements et de faux espoirs, les Jeux du Commonwealth 2026 ont sauvé leur tête. L’événement s’est déniché une ville-hôte. A moins de deux ans de l’échéance.
Comme annoncé depuis plusieurs mois, la prochaine édition des Jeux du Commonwealth se déroulera à Glasgow, en Ecosse. La Fédération des Jeux du Commonwealth (CGF) l’a annoncé mardi 22 octobre par un communiqué, où elle exprime sa satisfaction de maintenir en vie une compétition multisport dont les jours semblaient comptés après le retrait l’an passé du Victoria australien.
L’honneur est sauf, donc, pour un événement longtemps inscrit en lettres capitales dans le calendrier du sport international, mais aujourd’hui nettement moins attractif pour les pays de l’ancien Empire britannique. Les Jeux du Commonwealth auront bien lieu en 2026. Ils sont prévus du 23 juillet au 2 août. Comme l’édition précédente, organisée en 2022 à Birmingham, ils restent au Royaume-Uni.
Le pire est évité. Mais la nouvelle version de l’événement, présentée mardi par la CGF, ressemble de très loin au projet initial. Minimaliste, dans son programme comme dans ses contours, elle marque un spectaculaire retour en arrière. Il assure l’essentiel mais ne satisfait pas tout le monde.
A Birmingham, en 2022, les Jeux du Commonwealth affichaient 20 sports. A Glasgow, dans deux ans, ils en proposeront seulement 10. Un record, mais dans la réduction.
A Birmingham 2022, l’événement avait rassemblé 5.054 athlètes. Ils seront environ 3.000 à Glasgow 2026. En Angleterre, les délégations étaient logés dans un village des athlètes. En Ecosse, elles séjourneront à l’hôtel.
Les compétitions seront regroupées dans seulement quatre sites : le Scotstoun Stadium, le Tollcross International Swimming Centre, l’Emirates Arena (où est logé le Chris Hoy Velodrome), et le Scottish Event Campus. Au total, les organisateurs prévoient de mettre en vente environ 500.000 billets.
Précision : pas moins de six para sports figurent dans le programme. Ils seront « pleinement intégrés » dans les Jeux du Commonwealth 2026, donc disputés aux mêmes dates et sur des sites identiques.
A Glasgow, l’événement multiport proposera un programme assez hétéroclite, avec plusieurs disciplines non olympiques et un nombre minimum de sports collectifs. A l’affiche, athlétisme et para-athlétisme, natation et para-natation, basket-ball 3×3 et 3×3 en fauteuil, boules et para-boules, boxe, cyclisme sur piste et para-cyclisme sur piste, gymnastique artistique, judo, netball, haltérophilie et para-haltérophilie.
Les victimes de l’écrémage, présentes à Birmingham 2022 mais sacrifiées sur l’autel de l’austérité ? Elles sont nombreuses. Citons, en vrac, le badminton, le beach-volley, le cricket, le tennis de table, le hockey sur gazon le squash, la lutte, le triathlon ou encore le rugby à 7.
A l’annonce du verdict, plusieurs fédérations internationales de sports effacés du programme ont exprimé leur « déception », dont le tennis de table et le tir, mais en retenant leurs critiques. Crier au scandale aurait pu être mal interprété dans un tel contexte, où cette version low-cost était la seule alternative à une annulation pure et simple de l’édition 2026.
Le budget ? Comme attendu, il se révèle historiquement bas. La CGF annonce une enveloppe de 140 millions de livres (168 millions d’euros au cours actuel). Bonne affaire pour les Ecossais : les deux tiers environ des revenus proviendront des pénalités payées par le Victoria à la CGF pour avoir renoncé à organiser l’édition 2026.
« Les Jeux de 2026 seront un pont vers les Jeux du Commonwealth de demain, explique Katie Sadleir, la directrice générale de la CGF, dans un communiqué. Une première étape passionnante dans notre projet de réinitialiser et redéfinir les Jeux comme un modèle véritablement collaboratif, flexible et durable pour l’avenir qui minimise les coûts, réduit l’empreinte environnementale et améliore l’impact social – tout en augmentant la portée des pays capables de les accueillir. »
Un pont vers le futur ou un brusque retour en arrière ? L’avenir répondra.