La boxe a-t-elle sauvé sa place dans le programme olympique ? Sera-t-elle finalement présente aux Jeux de Los Angeles 2028 ? Patience. La réponse reste très incertaine.
Mais la journée du lundi 4 novembre 2024 se révèlera peut-être décisive pour l’avenir de la discipline dans le mouvement olympique. Décisive dans le bon sens.
En l’espace de quelques heures, deux annonces ont encore musclé les effectifs de World Boxing, la nouvelle instance de la boxe, créée en avril 2023 comme une alternative à l’IBA. Par un effet domino, elles renforcent ses chances d’obtenir la reconnaissance du CIO, une étape cruciale pour assurer l’avenir de la boxe aux Jeux d’été.
Le première nouvelle est venue des Etats-Unis. Réuni dans le Colorado au lendemain de la fin des championnats du monde des jeunes (U19), le deuxième congrès annuel de World Boxing a validé l’affiliation de quatre nouveaux pays : l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Guatemala et le Laos. Quatre nouveaux membres issus de trois continents, dont les deux premiers semblaient des alliés fidèles de l’IBA. Toujours bon à prendre.
Avec ces nouveaux entrants, l’instance présidée par le Néerlandais Boris van der Vorst compte désormais 55 fédérations nationales membres. Elle progresse à bon rythme, avec désormais 13 pays en Asie.
Surtout, World Boxing a ramené dans ses filets un pays majeur de la boxe olympique : l’Ouzbékistan. Aux Jeux de Paris 2024, ses boxeurs ont raflé cinq médailles d’or, toutes chez les hommes, sur les sept distribuées dans les compétitions masculines. Le pays a terminé en tête du classement des médailles, devant la Chine, Taipei et Cuba. Un poids lourd, donc.
L’autre nouvelle est venue de France. Elle n’était pas attendue. La Fédération française de boxe (FFBoxe) a annoncé dans un communiqué, envoyé lundi très tard dans la soirée, sa décision de tourner le dos à l’IBA pour rejoindre World Boxing. Elle explique que son comité directeur a voté sa « désaffiliation de l’International Boxing Association (IBA) afin de rejoindre World Boxing ».
L’instance française poursuit : « Cette décision, motivée par la volonté de garantir à la boxe française sa place aux Jeux olympiques et de renforcer la stabilité des clubs, marque un tournant pour la FFBoxe, qui avance avec détermination dans cette voie. L’initiative s’appuie sur une lettre de David Lappartient, président du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), rappelant que, à la suite des récentes décisions du Comité International Olympique (CIO), la boxe n’est plus reconnue comme sport olympique pour les Jeux de Los Angeles 2028. »
La FFBoxe rappelle que le CIO a demandé aux comités nationaux olympiques de ne plus reconnaître les fédérations nationales de boxe toujours affiliées à l’IBA. Elle explique que la décision de son comité directeur sera soumise à la validation de l’assemblée générale, réunie le 14 décembre prochain. Les représentants des comités régionaux et des clubs pourront ainsi eux aussi se prononcer.
Pour rappel, le comité directeur de la FFBoxe avait déjà débattu, le mois dernier, de la question d’un possible départ de l’IBA et une adhésion à World Boxing. Mais ses élus, prudents dans leurs décisions, avaient préféré temporiser. Ils avaient décidé d’attendre avant de choisir leur camp, pour se donner le temps de voir le paysage s’éclaircir.
A l’évidence, les derniers événements, avec le ralliement la semaine passée de sept nouveaux membres au sein de World Boxing, les ont convaincus d’accélérer le pas.
Un peu plus de 18 mois après sa création, World Boxing compte désormais 56 pays membres, dont le plus titré des Jeux de Paris 2024 – l’Ouzbékistan -, la nation hôte des derniers Jeux d’été – la France -, et celle des prochains – les Etats-Unis. La partie n’est pas encore gagnée. Mais la route semble moins incertaine.