L’année équestre 2014 sera très française. La ville de Lyon accueille, du 17 au 21 avril, les finales de la Coupe du Monde de saut d’obstacles et de dressage. Quatre mois plus tard, la Normandie sera l’hôte de Jeux Equestres Mondiaux FEI Alltech. A quelques jours du premier de ces deux événements, FrancsJeux a interrogé Lisa Lazarus, la directrice de la stratégie et du développement commercial de la Fédération équestre internationale (FEI). Interview.
FrancsJeux: Les organisateurs des Jeux équestres mondiaux 2014 en Normandie espéraient récolter environ 12 millions d’euros de recettes de partenariat. Ils en auront trois fois plus. Que vous inspire ce résultat?
Lisa Lazarus: Pour être honnête, il ne me surprend pas. Je connais bien l’équipe d’organisation des JEM 2014. Ses membres sont talentueux et très expérimentés. Fabien Grobon, son directeur, est passé par Roland-Garros, où il a acquis une grande expérience des événements internationaux et des règles du sport-business. La France est une terre historique de l’équitation. Les Jeux équestres mondiaux en Normandie devraient parfaitement s’accorder à nos valeurs.
S’annoncent-ils très différents de la dernière édition, organisée en 2010 à Lexington, dans le Kentucky?
Je crois, oui. A Lexington, les Américains avaient été très performants dans l’approche sportive de l’événement. La Normandie possède une histoire équestre très riche. La synergie culturelle entre l’événement et la région s’annonce beaucoup plus forte.
En termes de marketing, comment se porte la Fédération équestre internationale?
Nous sommes très actifs sur l’aspect marketing de notre sport. En ma qualité de directrice du développement commercial, je travaille au quotidien à augmenter nos ressources, à attirer des nouveaux sponsors et toujours plus de médias. La compétition est de plus en plus rude, la concurrence acharnée, mais nous nous en tirons très bien. J’en veux pour preuve le contrat historique de dix ans que nous avons signé l’an passé avec Longines.
Comment expliquez-vous cette réussite commerciale?
Par la nature de notre sport. L’équitation est la seule discipline olympique où les hommes et les femmes concourent dans les mêmes compétitions. A Lyon, aux finales de la Coupe du Monde 2014, une cavalière défendra son titre, face aux hommes. En dressage, la hiérarchie est actuellement dominée par une femme. Cette particularité intéresse les sponsors.
A l’heure où le CIO envisage d’ouvrir le programme des Jeux à des disciplines et des sports nouveaux, la FEI fait-elle campagne pour étendre sa présence aux Jeux?
Nous y réfléchissons. Et nous étudions toutes les possibilités. L’endurance, par exemple, rencontre de plus en plus succès auprès des cavaliers et du public. Son intégration au programme des Jeux serait une bonne nouvelle. Mais nous sommes déjà très satisfaits d’avoir trois disciplines, saut d’obstacles, dressage et concours complet, solidement ancrées dans le programme olympique.
Les fédérations internationales manifestent toutes leurs inquiétudes sur les retards dans la préparation des Jeux de Rio. Partagez-vous cette préoccupation?
Oui. Nous avons partagé notre inquiétude avec le CIO et les autres fédérations. Mais nous ne voulons pas intervenir et exercer une pression supplémentaire. Nous faisons pleinement confiance au CIO pour régler le problème. Cela étant dit, nous sommes assez peu optimistes sur la capacité des Brésiliens à organiser l’an prochain, aux dates prévues, les épreuves pré-olympiques.