Confusion en Corée du Sud. Le président du comité national olympique (KSOC), Lee Kee-heung (photo ci-dessus), a été autorisé mardi 12 novembre à se présenter pour un troisième mandat à la tête de l’instance par la commission d’éthique, alors qu’il avait été suspendu la veille par le ministère des Sports. Les autorités politiques lui reprochent non seulement sa mauvaise gestion du KSOC, mais elles le soupçonnent également d’embauches illicites et de détournement de fonds. Pas rien. A la demande du ministère sud-coréen des Sports, une équipe de six inspecteurs s’est plongée pendant un mois dans les comptes et les documents de l’instance. Elle aurait découvert notamment que Lee Kee-heung a fait embaucher un ami d’université de sa fille pour un poste au Centre national d’entraînement de Jincheon, pour lequel le candidat ne répondait pourtant pas aux exigences de la fiche de poste. Lee Kee-heung aurait même demandé le remplacement du chef du service de recrutement qui s’opposait à cette embauche. Les enquêteurs ont également découvert que le président du comité national olympique a approuvé la demande faite au président d’une association sportive de couvrir les dépenses liées aux compléments alimentaires et aux uniformes des athlètes. En échange, il aurait obtenu un poste dans l’encadrement de la délégation aux Jeux de Paris 2024. Enfin, l’enquête a révélé des détournements de fonds potentiels, plusieurs violations des règlements du KSOC, et une utilisation frauduleuse de la carte de crédit de l’instance. Le ministère des Sports n’a pas eu besoin de plus pour décider la suspension de Lee Kee-heung. Mais la commission d’éthique du KSOC l’a malgré tout autorisé dans la foulée à se présenter pour un troisième mandat, en réaction semble-t-il à l’ingérence du gouvernement dans le fonctionnement du comité. Lee Kee-heung, 69 ans, est membre du CIO depuis 2019 en sa qualité de président du comité national olympique sud-coréen. Les élections au KSOC sont prévues en janvier 2025.
— Publié le 13 novembre 2024