Les Américains aiment les chiffres. En dollars, surtout, avec des zéros à la pelle. Los Angeles 2028 n’y fait pas exception. A un peu moins de quatre ans de l’événement olympique et paralympique, les organisateurs californiens peuvent bomber le torse : leurs comptes sont dans le vert. Avec même un temps d’avance.
Meilleur exemple : le marketing. Le site The Sports Examiner rapporte que les recettes en partenariat privé de Los Angeles 2028 se rapprochent à bonne allure de l’objectif annoncé de 2,5 milliards de dollars.
Casey Wassermann, le président du comité d’organisation, a confié en décembre dernier que le sponsoring avait atteint 1,6 milliard de dollars. Depuis, les Californiens ont signé une poignée de nouveaux contrats. Les montants n’ont pas été communiqués, mais il est réaliste d’imaginer que LA 2028 a dépassé la barre de 1,7 milliard en recettes de marketing, et avance sans crainte de l’avenir vers la prochaine étape symbolique, 2 milliards de dollars de partenariat.
A un peu plus de trois ans de l’ouverture des Jeux olympiques (14 au 30 juillet 2028), le site officiel de LA 2028 affiche une liste de 30 partenaires privés, engagés d’une façon ou d’une autre dans l’aventure. Parmi eux, deux partenaires fondateurs, Comcast et Delta Airlines, deux partenaires officiels, Cisco et Lilly, cinq supporteurs officiels, plus trois partenaires en charge de la billetterie et de l’hospitalité (AXS, Eventim et On Location).
A titre de comparaison, Paris 2024 avait sécurisé en 2021, à trois ans des Jeux, la présence de trois partenaires premium et quatre partenaires officiels. Un lancement plutôt timide, en raison notamment de la crise sanitaire. A une année pile de l’ouverture des Jeux olympiques, les organisateurs français en étaient à six partenaires premium, 14 partenaires officiels et 28 supporteurs officiels. Mais ils ont terminé en trombe, embarquant 63 de leurs 70 sponsors des trois premiers rangs du programme national de marketing au cours des 36 derniers mois.
Les Californiens n’en sont pas encore là. Mais avec une trentaine de partenaires, et des recettes proches des deux milliards de dollars, en tout début d’olympiade, ils semblent en bonne position pour dépasser largement les Français. C’était prévu, avec un marché nettement plus vaste et un modèle économique construit en intégralité sur le secteur privé (hors dépenses de sécurité). Los Angeles 2028 pourrait même faire sauter la banque. Ca l’était moins.
Résultat : les comptes du comité d’organisation affichent une forme éclatante. Karen Sturges, la directrice financière, a expliqué lors d’une audition devant les autorités de Los Angeles que 64 % du budget prévisionnel, établi à 6,884 milliards de dollars, étaient déjà contractuellement garantis. Un nouveau budget sera annoncé en fin d’année. A en croire Karen Sturges, il restera dans les clous des prévisions.
Seul bémol : la part du CIO dans le budget des Jeux pourrait finalement être plus réduite que prévu. The Sports Examiner rappelle que dans le contrat de ville-hôte, signé en septembre 2017, il était prévu une subvention de 898 millions de dollars versée par l’instance olympique au titre de la redistribution des droits de télévision, accompagnée d’un chèque de 437 millions issu du programme mondial de marketing TOP. En prime, un troisième virement d’un montant de 200 millions de dollars, au titre du renouvellement et de la renégociation des contrats mondiaux de marketing, devait également partir de Lausanne. Total : 1,535 milliard de dollars.
Mais, mauvaise nouvelle pour LA 2028, l’enveloppe s’annonce un peu moins bien remplie. Casey Wassermann l’a reconnu la semaine passée : la subvention du CIO sera finalement « légèrement inférieure à 1,5 milliard de dollars ». La raison ? le programme TOP va perdre au cours des prochaines semaines ses trois membres japonais, Toyota, Bridgestone et Panasonic. A ce jour, ils ne sont pas encore remplacés.