Une victoire pour l’IBA. Un revers pour World Boxing. Et, par extension, pour le CIO. Réunie une nouvelle fois en congrès extraordinaire, pour débattre encore et toujours de la même question, la Confédération asiatique de boxe (ASBC) a choisi de rester dans le camp de la plus ancienne des deux instances internationales de la boxe olympique. Contre toute attente, elle reste fidèle à l’IBA.
Comme presque trois mois plus tôt, la décision a été prise par vote. A Bangkok, samedi 23 novembre, 23 fédérations nationales membres de l’ASBC se sont prononcées en faveur d’un maintien au sein de l’IBA. Dans le camp opposé, elles ont été 10 à voter pour un ralliement à World Boxing. Un pays a préféré s’abstenir.
Fin août l’ASBC s’était déjà réunie en congrès extraordinaire pour débattre de la même question : rester à l’IBA ou rejoindre World Boxing. Elle avait été soumise au vote. Résultat : 21 voix pour l’IBA, 14 pour sa rivale, plus un vote invalide.
En trois mois, World Boxing a encore gagné des nouveaux pays membres, grandement aidée dans sa tâche par la pression exercée par le CIO. Elle en compte aujourd’hui 55, dont 15 fédérations nationales asiatiques « dissidentes » de l’ASBC.
Mais par 23 voix contre 10, la boxe asiatique continue malgré tout de se ranger sous la bannière de l’instance présidée par Umar Kremlev. Elle résiste aux menaces du CIO, qui a demandé à tous ses comités nationaux olympiques d’exclure les fédérations nationales de boxe qui resteraient dans le camp de l’IBA.
Dès l’annonce du résultat, l’IBA s’est fendue d’un communiqué, où elle crie victoire et se félicite de la décision asiatique. « Le message est clair », résume le texte. « Notre partenariat avec le continent asiatique a toujours été une force et une solide collaboration, et les fédérations nationales d’Asie restent au cœur même de notre famille mondiale de la boxe », insiste Chris Roberts, le secrétaire général et directeur exécutif de l’IBA.
Le message est clair, donc. La suite de l’histoire, elle, s’annonce confuse. A Bangkok, samedi 23 novembre, le résultat du vote a été suivi par l’annonce de la démission du président de l’ASBC, le Thaïlandais Pichai Chunhavajira, par ailleurs ministre des Finances dans son pays, et du secrétaire général, le Jordanien Ali Salameh. Les deux hommes ont exprimé leur intention de créer une nouvelle confédération asiatique de boxe. Concurrente directe de l’ASBC, elle sera lancée sous l’égide, et avec la bénédiction, de World Boxing.
Toujours exclue des Jeux de Los Angeles 2028, la boxe olympique semble plus divisée que jamais. Malgré l’aide de Lausanne, World Boxing peine à recruter assez de membres pour espérer obtenir dans les mois à venir la reconnaissance du CIO. L’IBA, de son côté, semblait promise à une mort lente, mais elle résiste et répond coup pour coup. A la différence de sa rivale, elle dispose de moyens financiers qui lui permettent d’aider et soutenir non seulement ses fédérations nationales, mais aussi très directement leurs meilleurs boxeurs, grâce à une inépuisable cagnotte de primes aux résultats dans les grands championnats.
L’IBA doit tenir au début du mois de décembre à Dubai son congrès annuel, doublé comme l’an passé d’un forum mondial de la boxe. Avec la décision récente de l’Asie, l’événement n’aura rien d’un chant du cygne. Mais l’avenir de la boxe dans le paysage olympique s’annonce toujours aussi menacé.