L’important, c’est de participer ! Soixante-deux ans après, Grenoble espère pouvoir à nouveau se mêler à la fête olympique. La préfecture de l’Isère, ville-hôte des Jeux d’hiver en 1968, suit avec attention l’évolution du dossier des Alpes françaises 2030. Les contours du projet doivent se dessiner dans les prochains mois, et les autorités locales comptent bien prendre le train en marche. Le président de la Métropole, Christophe Ferrari (photo ci-dessus), a commencé son opération séduction. Avec de arguments qui ont de quoi peser dans la balance.
Un match entre Grenoble et Nice
Début décembre, Grenoble a justement pu montrer son potentiel sur la glace de la patinoire Polesud, où se tenait la finale du Grand Prix ISU de patinage artistique. Un événement de dimension internationale, en présence de médaillés olympiques comme Yuma Kagiyama ou Kaori Sakamoto. « Un véritable succès » selon Christophe Ferrari, qui a adressé une lettre le 23 décembre à la région Auvergne-Rhône-Alpes pour proposer les services de Grenoble comme site des Jeux d’hiver en 2030.
« Je réitère la disponibilité de la Métropole, souligne-t-il en intensifiant son appel du pied. Je dis ça pour être utile à la fois pour le débat général et pour notre métropole, qui a toujours envie d’être dans cette dynamique d’accueil d’événements de haut vol. On sait le faire. » L’élu fait aussi entendre l’argument de la sobriété et de la maîtrise du budget, que l’on sait déterminant dans ce dossier. « Je me dis que dans la période financière que notre pays peut connaître, il est peut-être bon de s’appuyer sur des équipements déjà existants et des territoires qui ont la connaissance. Soyons raisonnables. »
En novembre, le maire de Nice Christian Estrosi répétait son intention de bâtir « une vraie patinoire d’une dimension digne de Nice » pour accueillir la plupart des sports sur glace, « à côté de l’Allianz Riviera ». Ce stade, dont la pelouse est habituellement foulée par les joueurs de football de l’OGC Nice, devrait quant à lui accueillir le hockey sur glace si l’on se fie aux plans actuels. Le gâteau sera-t-il partagé ? Ouverte en 2001, la patinoire Polesud est l’une des plus grandes de l’Hexagone avec une capacité de plus de 4.000 spectateurs. Au-delà des compétitions de patinage, elle sert d’antre aux Brûleurs de loups, octuples champion de France de hockey sur glace. Maintenant, il va falloir négocier.
Que la montagne est belle
Christophe Ferrari a aussi placé Grenoble dans la course à l’organisation de la cérémonie d’ouverture. Le président de la métropole a abattu la carte du Stade des Alpes, une enceinte de 20.000 places qui avait notamment reçu cinq matchs de la Coupe du monde féminine de football en 2019. « Cela serait quand même assez magistral d’assister à une cérémonie d’ouverture et de voir les montagnes en même temps. Tout cela aurait un sens incroyable », glisse-t-il en référence au cadre majestueux qui entoure le stade.
La candidature est posée, dans un timing intéressant qui plus est. Le comité d’organisation, dont la création est attendue depuis de longues semaines, devrait en effet se mettre en place d’ici peu. « On va travailler main dans la main avec Michel Barnier sur ce sujet-là, il doit rencontrer les présidents de région prochainement, tout comme moi d’ailleurs, commentait la ministre des Sports Marie Barsacq jeudi dernier. On va sûrement avoir une AG constitutive début février. »
Selon le quotidien L’Equipe, Michel Barnier a justement réuni mardi dernier « les présidents de région et le délégué interministériel aux Jeux, Pierre-Antoine Molina, pour un point d’étape sur le COJOP mais aussi la Société de livraison des ouvrages olympiques (SOLIDEO) ». Le processus va donc bientôt s’enclencher. Trancher le match entre Nice et Grenoble ne sera pas une priorité, mais la formation du COJOP permettra d’accélérer les échanges. Et, peut-être, de voir certaines tendances se dégager.