Un pour tous, tous pour un. Tel est le message envoyé par la visite d’une délégation de la région Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) dans l’Utah la semaine passée. Le contingent français, emmené par le président du conseil régional Fabrice Pannekoucke, a pu respirer l’air – glacial – de Salt Lake City. Et surtout s’en inspirer dans la perspective de l’organisation des Jeux olympiques d’hiver 2030 dans les Alpes françaises. L’heure n’est plus à la course au gigantisme et aux budgets faramineux, mais à la responsabilité, la coopération et à la bonne intelligence. Exactement ce qui est ressorti de cette visite.
Pas le même maillot, mais la même passion
La région Auvergne-Rhône-Alpes affiche fièrement une bannière « Jeux olympiques & paralympiques d’hiver 2030 : les Alpes françaises au sommet » sur ses réseaux sociaux, preuve que l’événement est déjà dans les esprits. Fabrice Pannekoucke l’a confirmé en traversant l’Atlantique dès le début d’année pour aller se nourrir de toutes les bonnes idées de ses homologues américains. « En juillet dernier, nous avons présenté nos candidatures ensemble et nous avons gagné ensemble, souligne-t-il. J’ai beaucoup entendu parler de ce qui s’est passé ici à Salt Lake. » Référence, évidemment, à l’expérience des Jeux d’hiver 2002. L’élu a ainsi pu skier sur les pistes du domaine de Deer Valley en compagnie du double champion olympique Ted Ligety et assister à un match de la franchise NBA des Utah Jazz. Mais, surtout, échanger avec la maire de Salt Lake City, Erin Mendenhall, ainsi qu’avec le président et directeur général du COJOP 2034, Fraser Bullock. Une occasion en or de partager leurs points de vue sur des sujets aussi essentiels que la réutilisation des infrastructures déjà existantes ou la gestion des déplacements des spectateurs. Selon L’Equipe, Fabrice Pannekoucke souhaiterait d’ailleurs monter un groupe de travail avec Milan-Cortina 2026, Salt Lake City 2034 et le projet Suisse 2038 pour que tous les acteurs des prochains Jeux d’hiver unissent leurs forces. « Le mouvement olympique et paralympique rassemble les gens et les idées », a commenté Erin Mendenhall, précisant que « la durabilité et l’implication des jeunes » étaient deux points communs majeurs entre les projets 2030 et 2034.
Une leçon précieuse
La délégation française est ressortie conquise et enthousiaste de sa visite. « Ce que nous observons ici est inspirant, assure Pannekoucke au Dauphiné. L’héritage des Jeux de 2002 montre qu’un événement de cette ampleur peut transformer durablement un territoire, à condition d’avoir une vision à long terme. C’est une leçon précieuse pour nos territoires en France, notamment en montagne. (…) Salt Lake City illustre comment les Jeux peuvent être un levier pour dynamiser l’économie locale, développer des infrastructures utiles à la population et renforcer l’attractivité touristique, tout en respectant l’environnement. » Autant d’enjeux centraux dans le projet porté par les Alpes françaises pour 2030. « Les Jeux peuvent offrir des opportunités uniques pour nos massifs, affirme le président de région, mais ils doivent être pensés dans une logique d’héritage à long terme, avec des infrastructures adaptées aux besoins des habitants après l’événement. »
Exemple concret avec le Parc olympique de l’Utah, situé 40 kilomètres à l’est de Salt Lake City. Le site abrite une piste de glisse, six tremplins, un musée dédié aux Jeux 2002 et propose une multitude d’activités au grand public. Un cas qui « montre comment une installation olympique peut avoir une seconde vie » et profiter à tous. « Elle combine l’accueil d’événements internationaux, l’entraînement des sportifs et des activités pour le grand public, tout en contribuant à l’économie locale. C’est un modèle à suivre », martèle Fabrice Pannekoucke, qui est rentré dans l’Hexagone avec une vision un peu plus claire concernant 2030. Il pourra rapidement la partager avec le COJOP, dont la création est attendue le 3 ou le 4 février. Il y a un an, c’est Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui s’était rendu à Salt Lake City pour parler organisation, héritage des Jeux et opportunités de partenariat avec l’Utah. La relation entre les Alpes françaises et leurs collègues américains va en se renforçant, et c’est une bonne nouvelle pour tout le monde.