— Publié le 22 janvier 2025

L’Universiade de Turin écrit l’histoire du para-sport

Événements Focus

À jamais la pionnière. L’Universiade d’hiver de Turin se refermera jeudi 23 janvier et les deux derniers jours de compétition promettent encore de belles émotions. Néanmoins, cette édition des Jeux mondiaux universitaires est d’ores et déjà entrée dans l’histoire au nom d’une révolution en matière d’inclusion : pour la première fois, les Jeux ont en effet convié des para-athlètes. Deux disciplines étaient représentées, le ski alpin et le ski de fond, avec des catégories adaptées aux différents handicaps. Au total, 18 titres ont été distribués. Les Jeux se poursuivent sur la neige italienne, mais les compétitions para-sportives sont terminées et le résultat est sans appel : une expérience unique pour tous les athlètes et un message puissant adressé au monde entier.

Un accélérateur de particules

Athlètes et para-athlètes ont concouru côte à côte, et en même temps. « Nous faisons les mêmes sports, nous sommes sur les mêmes pistes. C’est génial de voir que nous sommes tous au même endroit, confirme l’Allemand Marco Maier, titré deux fois en ski de fond, sur le sprint classique et le 10 km. Pour moi, c’est un moment spécial. C’est la première fois que nous avons l’occasion de concourir avec les athlètes valides, j’ai adoré l’expérience. » Le skieur canadien Charles Lecours a également salué cette grande première : « C’est un grand pas dans la bonne direction. Nous, para-athlètes, travaillons aussi dur que les autres et nous voulons vraiment faire partie de la même fête, du même événement. » Partager la scène, mais aussi, pour le para-sport, profiter de l’exposition des athlètes valides. Un effet loupe bénéfique pour la croissance de ces disciplines. Oscar Burnham, titré en Super G, s’est ainsi réjoui de « cette belle opportunité de mettre en avant le para-sport sur un événement valide ». Les autres organisateurs de compétitions ont pu voir que le formule fonctionnait, et envisageront donc avec plus de facilité la possibilité de s’en inspirer.

« Si je pouvais revenir… »

L’idée pourrait faire son chemin chez les marques qui souhaitent sponsoriser ces événements, les valeurs associées au para-sport (résilience, courage) étant de plus en plus recherchées en termes d’image. Elle va aussi s’installer dans l’esprit des para-athlètes. Nicolas Bisquertt Hudson est arrivé à Turin avec un CV déjà conséquent, fort de deux participations aux Jeux paralympiques. Le Chilien, nouveau champion du monde universitaire en Super G assis, a néanmoins pris une claque. « Cet événement est incroyable, j’ai été surpris. Je ne connaissais pas vraiment l’ampleur de cet événement, ce que c’était, ni comment ça allait se dérouler. Je n’avais aucune idée de ce qui allait se passer. Mais j’ai été surpris de la manière la plus merveilleuse que l’on puisse imaginer. L’organisation est incroyable, et je suis si heureux d’être ici. Pour être honnête, si je pouvais revenir, je le ferais. Maintenant, je ne peux pas parce que je suis très vieux », riait celui qui, à 26 ans, apparaissait comme l’un des vétérans du plateau.

Parmi les images fortes de ces Jeux, l’arrivée du para-skieur italien Filippo Uber, dernier participant à franchir la ligne du sprint classique, sous les applaudissements nourris de tous ses concurrents dans les derniers mètres. Le président de la FISU, Leonz Eder, a définitivement validé l’expérience. « Lorsque j’ai vu les para-athlètes en ski alpin, j’ai été profondément impressionné. C’était très émouvant de les voir concourir avec les autres athlètes. J’ai beaucoup aimé. Nous nous améliorerons à l’avenir pour inclure encore plus de para-athlètes dans nos compétitions », a-t-il promis. L’Universiade d’été, qui se déroulera du 16 au 27 juillet 2025 en Allemagne, sera également ouverte aux para-athlètes avec l’intégration du basket 3×3 en fauteuil.