Les jours sont comptés. Les responsables des Alpes françaises 2030 ont confirmé le lancement du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2030 le 18 février au Groupama Stadium, à Lyon. Une conférence de presse s’y tiendra à partir de 15 h 45. Avec ou sans son président ? Après de longues semaines d’attente, le dossier avance, enfin. La tendance semble désormais à une issue imminente, favorable à Edgar Grospiron (photo ci-dessus).
Fédérer, convaincre, embarquer
Le champion olympique de bosses aux Jeux d’Albertville en 1992, qui hésitait à se lancer, est sorti du bois lundi en faisant bien comprendre qu’il était décidé à rafler la mise. Il aurait pu annoncer sa candidature sur ses réseaux sociaux puisqu’il compte 11.000 abonnés sur Facebook et 8.000 sur Instagram. Des canaux qu’il a utilisés ces derniers jours pour faire la promotion de son nouveau livre. Il a cependant préféré s’associer à une agence de relations presse, preuve de sa volonté de mettre en place une stratégie spécifique pour se positionner comme l’homme providentiel. Edgar Grospiron a envoyé sa lettre d’intention et de motivation au CNOSF après huit jours de réflexion. Le temps nécessaire « pour me plonger dans le projet et répondre à beaucoup de questions » sur son activité de conférencier et sur sa vie de famille, explique-t-il. « Ce projet ambitieux et collectif a besoin d’un leader qui sait motiver et fédérer. J’ai déjà été confronté à cette situation lorsque j’ai pris la direction de la candidature d’Annecy 2018, rappelle-t-il. Le projet était à l’arrêt et personne ne voulait monter à bord. Il m’a fallu fédérer, convaincre, embarquer un maximum de compétences pour remettre le projet sur de bons rails. » Le sous entendu est clair : le rôle de pompier de service, Edgar Grospiron le connaît, et il n’a pas peur de se mouiller.
Le Haut-Savoyard, dont les mots ont, à l’évidence, tous été choisis avec soin, fait aussi comprendre que son profil est rassembleur et qu’il bénéficie déjà d’un certains nombre de soutiens. « Depuis huit jours, les meilleurs profils m’encouragent et me font savoir qu’ils seront à disposition pour aider si je prends le leadership du projet », souligne-t-il, déterminé à « livrer des Jeux impeccables », qui soient « une grande fête sportive et populaire » mais aussi « une vitrine du savoir-faire, des produits et de la capacité de transformation de nos territoires ». Edgar Grospiron sait où il veut aller puisqu’il a déjà annoncé qu’il consacrerait ses trois premiers mois à la mise en place administrative du COJOP, à la confirmation du plan directeur des sites, ainsi qu’à la stratégie commerciale et marketing afin d’engager les partenaires. L’ancien athlète a savamment préparé son affaire, et ses arguments semblent avoir fait mouche.
Une décision ce jeudi ?
Selon Nice Matin, Grospiron émergerait comme le favori, fort de ses diverses expériences et de son aura médiatique. Cinq autres candidats sont dans la course, notamment Marie Martinod et Vincent Jay, cités depuis plusieurs mois déjà. Nathalie Péchalat a aussi déposé sa candidature, et elle peut avoir des ambitions au regard de son CV. Après une brillante carrière, la patineuse a présidé la Fédération française des sports de glace (FFSG) et a dirigé le Club France d’une main de maître pendant les Jeux de Paris 2024. Celle du journaliste Gérard Holtz apparaît plus fantaisiste, bien que son amour du sport ne fasse aucun doute. Dernier candidat : Jean-Luc Crétier, champion olympique de descente à Nagano en 1998.
Des représentants du ministère des Sports, de la Délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques, des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, du CNOSF et du CPSF, ont prévu de se rencontrer ce jeudi « avec l’objectif que ce soit conclusif quant à l’identité du président », dixit une source proche des négociations consultée par l’AFP. Le suspense pourrait donc prendre fin dans les prochaines heures. En sachant que des incertitudes persisteront malgré tout : compte tenu des délais, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, qui doit s’assurer de l’absence de conflits d’intérêts, ne pourra certainement éplucher le dossier du président du COJOP qu’une fois qu’il aura été désigné.