Qui veut des Jeux Asiatiques? Le plus vaste et prestigieux des événements sportifs du continent asiatique se sent orphelin depuis le retrait officiel du Vietnam, hôte de l’édition 2019, annoncé jeudi 17 avril par un communiqué publié sur le site Internet du gouvernement vietnamien.
Hanoï, la capitale du Vietnam, avait été choisie en novembre 2012 pour accueillir les Jeux Asiatiques en 2019, une édition particulièrement attendue puisque située une année avant les Jeux de 2020 à Tokyo. Le dossier vietnamien avait été préféré à celui présenté par Surabaya, en Indonésie, par 29 voix contre 14.
Les autorités vietnamiennes évoquent, pour justifier leur retrait surprise, un manque de préparation et, plus encore, les risques financiers d’une telle organisation. Inventés en 1951, les Jeux Asiatiques n’ont cessé de grossir au cours des vingt dernières années, pour s’imposer aujourd’hui comme le deuxième événement omnisport pour les athlètes et le public asiatiques, derrière les Jeux olympiques. Leur 18ème édition, en 2019, devrait attirer des sportifs de 45 pays, dans une quarantaine de sports ou disciplines. Selon une estimation récente, leur coût approcherait les 500 millions de dollars (environ 360 millions d’euros) pour le pays organisateur.
Au Vietnam, les autorités politiques expliquent que la situation économique du pays, certes florissante avec une croissance supérieure à 5% par an, imposent une certaine prudence. Elles évoquent également une politique désormais orientée vers d’autres priorités, notamment la construction de nombreuses infrastructures.
Qui remplacera Hanoï? Les candidats ne se bousculent pas. L’Indonésie, battue par le Vietnam, exige un « temps de réflexion » avant de répondre. Singapour, un hôte naturel de la compétition, puisque désormais très orienté vers le sport et l’accueil de grands événements, a déjà fermé la porte. Le pays accueille les Jeux d’Asie du sud-est en 2015. « Et nous allons nous concentrer sur cette échéance, en y mettant toute notre énergie et toutes nos ressources », a expliqué à l’agence Reuters Ser Miang Ng, le vice-président du CIO.
Le Japon, organisateur des Jeux de 2020, ne sera pas candidat. La Chine, en course pour les Jeux d’hiver de 2022, non plus. Et la Corée du Sud accueille déjà à Incheon l’édition 2014 des Jeux Asiatiques. Le retrait du Vietnam laisse donc un vide qui pourrait être difficile à combler. Surtout, il met une nouvelle fois en avant le coût désormais excessif des grands événements sportifs continentaux ou planétaires pour des villes ou des pays à l’économie fragile. Une tendance également très marquée dans la course aux Jeux d’hiver de 2022, où St-Moritz, Munich et Stockholm ont retiré leurs pions avant même le départ.