Le pentathlon moderne a officiellement accueilli l’obstacle au niveau senior lors de l’étape de Coupe du monde organisée au Caire, du 25 février au 1er mars. Un moment attendu de longue date par la Fédération internationale, l’UIPM, et par les athlètes, curieux de se confronter à ce nouveau format de compétition, sans l’équitation. Ils étaient une centaine à s’aligner en Egypte. Le bilan dressé par le président Rob Stull est sans appel : l’intégration de l’obstacle est déjà « un grand succès », qui confirme que « le pentathlon a une histoire riche et un avenir excitant ».
Effet immédiat sur TikTok
L’Américain, élu à la tête de l’UIPM cet automne, prêche évidemment pour sa paroisse. « L’avenir est là. Vous pouvez voir comment les athlètes ont réagi et combien la plupart d’entre eux apprécient ce nouvel élément de compétition. Je suis ravi de la façon dont le nouveau format se met en place, souligne-t-il sur le site de l’instance. En escrime, le nouveau système d’élimination directe est super excitant. Chaque combat est passionnant à suivre et la plupart se décident dans les dernières secondes. » Le « pentathlon moderne moderne », comme le décrivait Rob Stull en souriant dans son dernier entretien avec Francs Jeux, a déjà trouvé une audience plus large selon le président de la FI, satisfait des premiers résultats sur les réseaux sociaux.
« Tout comme nos athlètes, l’équipe de l’UIPM TV a relevé le défi du nouveau format et a fait un excellent travail, tout comme l’équipe de contenu des médias sociaux, en pleine croissance. Nous avons maintenant à notre portée un sport qui peut mieux nous aider à atteindre les jeunes fans. Après une seule compétition, nous pouvons déjà constater que notre audience augmente, en particulier sur TikTok. » L’UIPM compte 1.600 followers sur la plateforme chinoise, mais l’une de ses vidéos a généré plus de 20.000 vues lors de la compétition. Ce qui valide la direction prise par la fédération selon Stull. « La jeunesse d’aujourd’hui a maintenant son pentathlon. C’est différent, mais c’est toujours le pentathlon et cela suit toujours les principes de Coubertin », argumentait-il en février. Cela s’est également vu chez les participants : la moyenne d’âge était de 23 ans chez les hommes, et la compétition féminine a été remportée par Farida Khalil, âgée de seulement 14 ans.
Le niveau de difficulté bientôt rehaussé ?
La Coupe du monde reprendra dans quelques jours à Budapest (22-26 avril), avant de se poser en Bulgarie, à Pazardzhik (7-11 mai), et enfin à Alexandrie (4-6 juillet). Autant d’occasions pour les athlètes absents au Caire (dont la double médaillée olympique Elodie Clouvel), et pour les autres, de monter en puissance sur l’obstacle. L’étape d’ouverture a néanmoins offert quelques premiers enseignements sur cette épreuve, qui subira prochainement des ajustements.
« Les athlètes se sont bien débrouillés sur le parcours, peut-être trop bien. Il faudra probablement le faire évoluer pour qu’il devienne plus difficile », annonce Rob Stull, précisant qu’une telle évolution n’interviendrait pas en pleine saison. « Les athlètes, les entraîneurs et les comités techniques de l’UIPM devront se pencher sur la question, explique le dirigeant. Il s’agit d’un processus progressif, et je peux voir comment les athlètes seniors vont se régaler à mesure qu’ils développeront leurs compétences et affineront leur entraînement. » Lancée dans cette nouvelle ère, l’UIPM a aussi lancé un appel sur les réseaux sociaux afin de créer une carte mondiale des parcours d’obstacles dans le but de faciliter les opportunités d’entraînement. Une initiative de plus pour rapprocher le pentathlon du public, et continuer de gravir les échelons.
