La Cour des comptes a publié son rapport sur l’organisation de la Coupe du monde de rugby 2023 en France. Elle dresse un bilan contrasté de l’événement. Le rapport salue « un incontestable succès populaire, médiatique et sportif » avec des retombées économiques, de nombreux projets de responsabilité sociale et environnementale ainsi que « l’impact positif sur l’image de la France d’une organisation sans incidents notables ». World Rugby a réalisé « le meilleur résultat financier de son histoire » et le résultat de France 2023, « strictement limité à l’organisation de l’événement, est également le meilleur jamais enregistré par les comités d’organisation de la Coupe du monde de rugby ».
En revanche, la Cour des comptes pointe des dysfonctionnements qui « ont conduit à des choix stratégiques majeurs hasardeux », « des pertes substantielles pour le comité d’organisation et, donc, de moindres ressources laissées en héritage pour le développement du rugby en France ». Le programme de formation « Campus 2023 » et l’activité « Hospitalités et Voyages » sont notamment en cause. La FFR a enregistré « une perte sèche a minima de 19,2 M€, alors même qu’elle était déjà en difficulté financière sur les derniers exercices ». Conséquence, « il ne reste finalement aucun fonds disponible pour favoriser le développement du rugby, contrairement à ce qui avait été avancé, probablement de façon trop optimiste, lors de la candidature ».
Le rapport juge ainsi que la FFR et l’État ont failli « dans le contrôle qu’ils auraient dû exercer sur le comité d’organisation ». La Cour des comptes fournit donc huit recommandations pour l’organisation future de grands événements sportifs. Parmi elles, « conditionner les engagements juridiques, financiers et opérationnels de l’État à un examen préalable approfondi des dossiers de candidature et de leur soutenabilité financière et opérationnelle ». La Cour mentionne également la nécessité d’évaluer « dès le dossier de candidature, les contributions financières et matérielles des collectivités territoriales (…) ainsi que les contreparties associées, en vue de clarifier la nature et le niveau de leur engagement dans l’organisation de l’événement ».