Candidatures

« Killy était notre pièce maîtresse »

— Publié le 27 mai 2014

La France a lancé en grandes pompes, lundi 26 mai, son « opération Paris 2024 », une vaste et ambitieuse étude d’opportunité sur la candidature de la capitale aux Jeux d’été. Douze groupes de travail ont été constitués, appelés à plancher ces prochains mois pour accoucher d’un projet rassembleur, crédible et innovant. Tony Estanguet, l’un des deux membres français du CIO, avec Guy Drut, n’en fait pas partie. Mais le triple champion olympique de canoë jouera un rôle déterminant dans le processus de réflexion. Interview.

FrancsJeux: Que vous inspire la composition des groupes de travail du projet Paris 2024?
Tony Estanguet: Je suis très favorablement impressionné par le grand nombre d’athlètes présents dans les différents groupes. Il n’a pas fallu longtemps pour les convaincre de s’associer au projet. Ils seront au coeur du dispositif. C’est un message fort envoyé au CIO. Mais aujourd’hui, les athlètes sont légitimes pour s’exprimer sur tous les sujets.

Quel rôle allez-vous jouer, en tant que membre du CIO, dans cette étude d’opportunité d’une candidature française?
Tout est encore nouveau pour moi au CIO. Je découvre. Mais je me rends compte que le CIO est en pleine phase d’évolution. Dans un tel contexte, mon rôle sera surtout de faire le lien entre ce qui se passe en France et au CIO. Le projet d’une candidature de Paris doit être en phase avec les changements actuellement initiés à Lausanne. Nous devrons suivre les recommandations qui seront faites par le CIO dans le cadre de l’agenda 2020.

Vous en avez rêvé, de ces Jeux à Paris?
Oui. Et je dois avouer que j’aimais beaucoup le slogan de la candidature de Paris 2012, « L’amour des Jeux », même s’il ne nous a pas porté chance. J’en ai rêvé. Et j’en rêve toujours.

Le départ de Jean-Claude Killy du CIO affaiblit-il la candidature française?
Jean-Claude Killy était notre pièce maîtresse. On verra comment faire sans lui. Mais il nous a envoyé des messages d’encouragement, depuis son départ. Son intention est claire: il veut se mettre au service de tout projet français.

En 2024, les Jeux pourront-ils revenir en Europe?
Il est certain que les Jeux vont revenir très vite en Europe, même si personne aujourd’hui n’est capable de dire quand. Mais une chose est sûre: pour la France, c’est le bon moment pour penser à une candidature.

A quel moment Paris devra-t-elle se déclarer officiellement candidate?
Cette question est l’une des plus compliquées. Le contexte international évolue, parfois très vite. Choisir le bon moment en fonction de l’environnement sera l’un des critères les plus difficiles à évaluer. Il nous faudra fixer un cap, nous y tenir et déterminer le bon moment pour être candidats.