La pression monte sur la FIFA. A trois jours du match d’ouverture de la Coupe du Monde de football 2014, trois principaux partenaires de la Fédération internationale se sont invités au débat sur les conditions d’attribution au Qatar du Mondial 2022. Et, chose rare, ils réclament d’une même voix que la lumière soit faite sur les accusations de corruption brandies par la presse britannique.
Sony, Adidas et Visa n’ont pas pour habitude se mêler à la cacophonie qui enveloppe, depuis près de trois ans, le choix de l’état du Golfe comme pays-hôte du Mondial en 2022. Leur prise de position est donc à prendre très sérieux. Les uns et les autres réclament de la FIFA qu’elle aille au bout de son enquête. Et, le cas échéant, qu’elle prenne des sanctions.
« Nous sommes confiants de voir cette enquête traitée avec une priorité haute, a suggéré l’équipementier allemand Adidas, partenaire de la FIFA depuis 1970, dans un courrier électronique aux agences de presse. Cependant, la teneur négative du débat public n’est ni bon pour l’image de marque du football, ni pour celle de l’institution FIFA, ni pour celle des partenaires. »
Même son de cloche, et même ton ferme, chez l’Américain Visa: « Nous savons que la FIFA prend la question au sérieux. Nous espérons qu’elle prendra les mesures appropriées après le rapport d’enquête. A l’heure actuelle, notre objectif reste que les fans et nos clients continuent à fêter le football dans le monde entier ».
Enfin, le japonais Sony, autre partenaire officiel du Mondial, attend lui aussi une enquête approfondie et crédible de l’institution du football. « Nous attendons de la FIFA qu’elle adhère à ses principes d’éthique et d’intégrité dans toutes ses opérations », aurait écrit Sony, selon le Sunday Times.
Sans surprise, la FIFA tente de dégonfler la polémique. Selon Thierry Weil, son directeur marketing, la FIFA est « en contact constant avec ses partenaires commerciaux, dont Adidas, Sony et Visa, et ils ont confiance à 100% dans l’enquête conduite actuellement par le comité d’éthique indépendant de la FIFA. Nos sponsors n’ont pas exigé quelque chose qui n’était pas déjà compris dans l’enquête en cours du comité d’éthique. »
L’Américain Michael J. Garcia, président de la chambre d’investigation du comité d’éthique de la FIFA, doit boucler ce lundi 9 juin une enquête d’un peu moins de deux ans sur l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022. L’ancien procureur fédéral de New York se donnera ensuite six semaines pour remettre son rapport à la chambre de jugement du comité d’éthique de la FIFA. Cette dernière dispose ensuite de tout son temps pour rendre son verdict, entre ouverture de procédure disciplinaire, sanctions immédiates ou non-lieux.
Avec un tel calendrier prévisionnel, on imagine mal la FIFA précipiter les choses et faire tomber quelques têtes en plein Mondial au Brésil. Et même, scénario de plus en plus souvent évoqué, retirer au Qatar l’organisation de la Coupe du Monde en 2022 et procéder à un nouveau vote. Mais les sponsors veulent des réponses rapides. Et, dans le football plus encore qu’ailleurs, ils savent souvent se faire entendre.