Le choix pouvait sembler risqué. Il devrait pourtant s’avérer payant. A Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, les Jeux Européens ont sans doute trouvé le meilleur terrain possible pour sortir de terre et se faire une place au soleil. La ville a célébré mercredi 11 juin, par un immense feu d’artifice, la date symbolique de J – 365 jours avant l’événement. Et force est de constater que tous les indicateurs y sont au vert.
Jeudi 12 juin 2014, un nouveau partenaire économique est venu rejoindre l’aventure. Et pas le moindre. Le pétrolier BP a signé à la mi-journée un contrat de sponsoring avec les Jeux Européens 2015. Il rejoint Procter & Gamble comme partenaire officiel d’un événement qui compte déjà également un chronométreur officiel, Tissot, et une agence de billetterie, Tickethour. Une liste qui pourrait prochainement s’allonger encore. Azad Rahimov, le ministre de la Jeunesse et des Sports d’Azerbaïdjan, l’a assuré après avoir paraphé le contrat avec les représentants de BP: « Nous devrions pouvoir bientôt annoncer la signature de partenariats avec 4 ou 5 autres sociétés, dont certaines internationales. »
Côté budget, pas la moindre angoisse, d’autant que l’essentiel des dépenses est assurée par le fonds publics. Les travaux, de leur côté, avancent à bonne allure. « A ce jour, nous n’avons rencontré aucun problème dans la construction ou l’aménagement des sites », se félicite Patrick Hickey, le président irlandais de l’Association des comités olympiques européens (ACNOE). Les organisateurs azéris ont pourtant vu grand, en faisant sortir de terre la plupart des installations sportives d’un événement passé en quelques mois de 12 à 19 disciplines sportives. « Mais nous sommes dans les temps, tout sera prêt à temps », pointe Azad Rahimov.
Seule ombre au tableau: l’épreuve de triathlon. Le ministre azéri n’en fait pas mystère: la qualité de l’eau de la mer Caspienne, où doit se dérouler la portion de natation d’une compétition dont les vainqueurs décrocheront un billet pour les Jeux de Rio, n’est pas encore aux standards exigés par la Fédération internationale de triathlon (ITU). Un contre-temps qui devrait bientôt n’être qu’un mauvais souvenir. « Tout sera réglé avant la fin de l’année », promet Azad Rahimov.
Reste un dernier challenge, mais de taille: la promotion d’un événement tout neuf, donc encore méconnu par les médias et le public européens. Patrick Hickey le reconnaît: « En dehors du cercle des connaisseurs du mouvement olympique, les Jeux Européens ne sont pas encore connus. Les Azéris ont été un peu lents à se pencher sur la question de la promotion. Ils sont en retard et le savent. Mais ils travaillent beaucoup pour se mettre à jour. » Pour preuve la diffusion des images des festivités marquant J – 365, mercredi 11 juin, par plusieurs chaines de télévision non sportives.
La présence à leurs côtés de partenaires comme BP et Procter & Gamble devrait accélérer les choses. Selon Simon Clegg, le patron du comité d’organisation de Bakou 2015, les contrats signés avec ces sponsors incluent un volet promotion de l’événement, en Azerbaïdjan et à l’échelle internationale. Autre initiative: la désignation d’ambassadeurs de renom pour les Jeux Européens. Patrick Hickey en a annoncé ce jeudi 12 juin le premier: le judoka français David Douillet, champion olympique des poids lourds en 1996 et 2000. La liste devrait rapidement s’allonger.
A une année tout juste des trois coups, l’Azerbaïdjan compte les jours avec un mélange d’excitation et d’impatience. Une réunion des chefs de mission a débuté mardi 10 juin à Bakou, pour trois journées de visites et d’inspection. « Ils ont été très impressionnés par ce qu’ils ont vu », avance Simon Clegg. « Je suis extrêmement confiant, confirme Patrick Hickey. Ce pays n’a jamais organisé un événement de cette ampleur. Mais il va étonner tout le monde et lancer de la meilleure façon possible l’histoire des Jeux Européens ». On le croit sur parole.