La FIFA aurait-elle trompé son monde sur la réalité des chiffres? Ou se plairait-elle à jouer sur les mots? Officiellement, la Coupe du Monde de football 2014 au Brésil a fait le plein de spectateurs. Avant même le match d’ouverture, la Fédération internationale était fière d’annoncer que 2,9 millions de billets avaient été vendus. Elle précisait même que seulement quelques milliers de places, environ 9 300, n’avaient pas trouvé preneurs.
Mais les images des premières rencontres du Mondial laissent une impression très différente. Les tribunes n’y sont pas pleines, loin de là. Pour le match Suisse-Equateur, dimanche 15 juin à Brasilia, le stade de 72.500 places semblait seulement aux deux-tiers rempli, alors que la FIFA avait annoncé une affluence de 68.351 spectateurs. Selon la presse anglaise, il restait encore des billets à vendre sur Internet quelques heures avant le début de la rencontre entre l’Argentine et la Bosnie. Et plusieurs milliers de sièges pourraient rester vides à Manaus, au coeur de la forêt amazonienne, la ville la plus difficile d’accès de la Coupe du Monde brésilienne.
Pressée de s’expliquer, la FIFA campe sur ses positions et assure que plus de 2,9 millions de places ont effectivement été distribuées. Mais il semble que beaucoup d’entre elles n’aient pas été vendues. La vente des billets au public brésilien a rencontré un immense succès, mais il n’en est pas de même pour les quotas attribués aux pays étrangers. Le quotidien The Independent rapporte ainsi que seulement 200 billets ont été achetés par les spectateurs italiens pour le match Angleterre-Italie, samedi 14 juin. La Fédération italienne en avaient reçu 2500. Elle a rendu les invendus.
Combien seront-ils, les spectateurs réellement présents dans le stade de Manaus, pour Cameroun/Croatie le 18 juin, ou pour Suisse/Honduras le 25 juin? Selon la FIFA, le stade sera plein. Dans la réalité, rien n’est moins sûr.