Paradoxe. Ce lundi 23 juin marque, comme tous les ans, la célébration sur toute la planète de la Journée olympique. Olympic day, pour les anglophones. Sa date ne bouge pas d’une année à l’autre. Elle coïncide avec l’anniversaire de la création par Pierre de Coubertin des Jeux olympiques modernes le 23 juin 1894. L’événement s’est déroulé en plein Paris. Cent vingt ans plus tard, la Journée olympique passe pourtant très inaperçue dans le pays du baron moustachu. A l’inverse, elle est massivement célébrée aux Etats-Unis, et plus largement sur le continent américain.
Vingt ans en arrière, la journée du 23 juin était le plus souvent l’occasion d’une course à pied conviviale et sans autre motivation que celle de « rester actif ». Un jour de l’année où la population mondiale était appelée à chausser ses baskets et avaler quelques kilomètres en petites foulées. Aujourd’hui, l’événement a pris plus d’ampleur. Il déborde parfois sur l’ensemble du mois de juin. Et se veut l’incarnation des valeurs que véhicule le sport.
A ce jeu, l’Amérique mène l’allure. Pour preuve un document publié sur le site Internet officiel du CIO (www.olympic.org), où la Journée olympique occupe la première place de la page d’accueil. L’institution aux anneaux propose une carte du monde où sont recensés les événements, activités et manifestations organisés par les différents pays dans le cadre de la Journée olympique. Le résultat s’avère spectaculaire (http://www.olympic.org/olympic-day). Aux Etats-Unis, ils se comptent pas centaines. En France, et plus largement en Europe de l’ouest, ils sont inexistants.
Dans le détail, le contraste se révèle encore plus frappant. Le site du Comité olympique américain (USOC) consacre un long article à « Olympic day ». On y découvre que plus d’un millier de manifestations sont organisées dans le pays pour célébrer la journée. Un tableau en démontre la croissance: 330 événements en 2010, 632 en 2012, 1055 cette année. Selon l’USOC, pas moins de 488 athlètes olympiques, actuels ou anciens, participent à ces différentes initiatives, dont l’ex plongeur Greg Louganis et la gymnaste Gabby Douglas. En tête de cortège, la Fédération américaine de cyclisme, instigatrice de 265 manifestations consacrées au BMX sur l’ensemble du pays.
En France, patrie de Pierre de Coubertin, pas un mot sur les sites institutionnels, pas une ligne dans la presse sportive. La journée olympique n’en est pas une. Dommage. A l’heure où une vaste étude d’opportunité a été lancée sur la possible candidature de Paris aux Jeux d’été de 2024, elle aurait été la bienvenue.