Sergueï Bubka est à Paris. L’Ukrainien est l’invité de la Fédération française d’athlétisme, pour assister en vedette à une démonstration de saut à la perche organisée ce samedi 28 juin au Trocadéro, face à la Tour Eiffel, pour la promotion de la discipline et du Meeting Areva 2014. Il a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux: Que pensez-vous de l’initiative de la FFA et du Meeting Areva de sortir l’athlétisme du stade et de le présenter au grand public, avec Renaud Lavillenie en vedette?
Sergueï Bubka: L’idée n’est pas nouvelle. Vingt ou trente ans en arrière, ce genre de démonstrations était assez fréquent. Mais j’applaudie des deux mains. L’athlétisme doit aller à la rencontre des gens, du grand public, surtout dans des lieux aussi prestigieux que le Trocadéro. Nous avons récemment modifié les règles de l’IAAF pour qu’une performance réalisée dans les conditions d’une démonstration, hors stade, soit reconnue officielle à la condition que la course ou le concours aient été organisés en accord avec les règles et en présence d’un jury technique. A mon sens, il s’agit d’une avancée importante.
Pourrait-on imaginer qu’une épreuve des championnats du monde, en particulier un concours, soit un jour sortie du stade et organisée en pleine ville?
Non. Les championnats du monde doivent rester ce qu’ils sont. Il n’est pas question d’en éparpiller les épreuves ici et là. Mais il est dans l’intérêt de l’athlétisme, pour sa promotion et son développement, de profiter de toutes les occasions pour aller à la rencontre du public.
A vos yeux, l’athlétisme est-il aujourd’hui en bonne santé?
Il faut toujours aller de l’avant, analyser la situation et se montrer créatif. Le conservatisme n’est plus possible. La concurrence est trop forte aujourd’hui entre les sports. Il nous faut travailler sans cesse à des idées et des moyens de présenter l’athlétisme sous son meilleur jour. En ce sens, une démonstration de perche comme celle organisée ce samedi face à la Tour Eiffel est une excellente idée.
Que pensez-vous de la Diamond League? Est-ce la bonne formule?
Il est important pour nous de présenter un circuit global, avec des étapes dans le monde entier et la présence des meilleurs athlètes. Il faudra sans doute y inclure un plus grand nombre de disciplines. Mais le concept est bon. Cela dit, nous devons encore l’améliorer. Je pense notamment au nom. Nous devons nous demander comment attirer le public, surtout les gens qui ne connaissent pas l’athlétisme. Nous pourrions nous inspirer des disciplines des Jeux d’hiver. Elles ont une Coupe du Monde, par étapes, avant une grande finale annuelle. Pour le grand public, le concept de Coupe du Monde est parlant. Il fait sens.
Vous suggérez de changer le nom de Diamond League en celui de Coupe du Monde? Vous le feriez?
J’y ai pensé. Et je vous exprime le résultat de mes réflexions. Mais nous devons avancer étape par étape. Il faudra y réfléchir et en étudier l’idée avant de prendre une telle décision.
Où en est aujourd’hui la candidature de la ville ukrainienne de Lviv pour les Jeux d’hiver de 2022? Serez-vous dans la short-list qui doit être communiquée par le CIO le mois prochain? Irez-vous jusqu’au bout?
La situation n’est pas facile. Elle n’est pas facile de manière générale en Ukraine. Concernant Lviv 2022, nous allons décider très prochainement de l’attitude à adopter. Attendez un peu, vous saurez très vite.