Dans la lutte contre le dopage dans le sport, la solution viendrait-elle du mouvement paralympique? Peut-être. Confronté à un nombre croissant de cas positifs aux tests antidopage, notamment en haltérophilie, le Comité international paralympique (IPC) est déterminé à passer à l’action. Avec une double cible: les athlètes tricheurs, bien sûr, mais également leurs pays.
L’idée est nouvelle. Et elle pourrait bien inspirer certaines fédérations internationales, voire le CIO et l’Agence mondiale antidopage (AMA). Pour lutter plus efficacement contre le dopage, l’IPC envisage non seulement d’augmenter le nombre de contrôles, mais aussi de sanctionner financièrement les comités nationaux paralympiques des athlètes pris la main dans le sac. Mieux: un athlète contrôlé positif pourrait entraîner sa délégation toute entière, son pays voyant le nombre de ses quotas pour les Jeux paralympiques réduit dans sa discipline, voire supprimé.
Sur le principe, l’idée peut sembler injuste. L’acte d’un seul individu aurait des conséquences sur l’ensemble de son équipe, en privant certains de ses partenaires d’une ou plusieurs places aux Jeux. Mais en proposant une telle mesure, l’IPC souhaite impliquer plus directement les pays, via leurs comités paralympiques, dans la lutte antidopage.
Ces dernières années, le fléau du dopage a pris une ampleur nouvelle dans le mouvement handisport. Au cours des 14 derniers mois, 13 haltérophiles ont été contrôlés positifs. Deux d’entre eux l’ont été à la suite de tests effectués en avril dernier, à l’occasion des championnats du monde à Dubaï. Selon Xavier Gonzalez, le directeur exécutif de l’IPC, il est fréquent d’entendre des athlètes positifs avouer n’avoir jamais été informés par leur fédération ou leur comité national paralympique des règles de la lutte antidopage, des risques encourus ou des mesures à prendre pour se tenir à l’écart de la tricherie. « Dans un grand nombre de pays, les athlètes ne sont pas, ou peu, informés, et rarement très accompagnés sur ces questions », explique-t-il.
Face à ce constant, l’IPC veut impliquer plus fortement les pays, leurs fédérations et leurs comités paralympiques. Quitte à les menacer de sanctions, financières et sportives. « Ils doivent pendre leurs responsabilités, suggère Xavier Gonzalez. Ils ne peuvent plus rester à l’écart et ne pas prendre le problème à bras-le-corps. »
Comme l’explique Keir Radnedge, les propositions de sanctions seront soumises au Comité directeur de l’IPC au mois d’octobre prochain. En cas de validation, elles seraient effectives dès le 1er janvier 2015. La révolution en marche.