Deux années séparent Rio de Janeiro des Jeux olympiques de 2016. 720 jours, pas un de plus, avant la cérémonie d’ouverture des premiers JO de l’histoire en Amérique du Sud, prévue le 5 août 2016 en début de soirée. Après l’heure des scénarios catastrophe est venue, depuis la fin de la Coupe du Monde de football, celle d’un relatif optimisme dans la ville brésilienne. Un optimisme soigneusement entretenu par les Brésiliens eux-mêmes, soulagés de voir les nuages les plus sombres quitter le ciel au-dessus de la baie. Mais les questions demeurent. Surtout, le temps presse.
Lundi 4 août, le Comité d’organisation des Jeux de Rio a précédé d’une journée la date symbolique de J – 2 ans avant l’ouverture, en communiquant la liste officielle des épreuves pré-olympiques. Un tableau de 45 test-events, olympiques et paralympiques (http://www.aquecerio.com/calendar.pdf), étalés du 2 août 2014 au 16 mai 2016. Le document se veut rassurant. Il le serait sans la présence, ici et là, de plusieurs dates « à confirmer », concernant notamment les épreuves de triathlon, golf, football et haltérophilie.
Au Brésil, les organisateurs en viendraient presque à rouler des mécaniques. Carlos Nuzman, le président du Comité d’organisation, assure avec une once de fierté que la préparation des Jeux a laissé derrière elle la phase de « planification », pour entrer de plain-pied dans la phase dite « opérationnelle. » Il était temps. « Les structures de compétition vont commencer à prendre forme, et nous allons nous rapprocher du public », a expliqué le Brésilien.
Sur les 52 projets en lien direct avec l’événement, plus des deux tiers (71%) sont en cours d’exécution. A en croire Sydney Levy, le directeur exécutif de Rio 2016, 55% des sites de compétition seraient déjà opérationnels.
A Sydney, où il participait à une conférence de presse, John Coates a emboîté le pas de Carlos Nuzman. Vice-président du CIO, et surtout président de la Commission de coordination des Jeux de Rio, l’Australien s’est voulu lui aussi rassurant et optimiste. Faisant référence à la Coupe du Monde de football, il a relevé que « tous les rapports reçus par le CIO ont été très bons. » Puis John Coates a expliqué: « Nous étions très inquiets pour l’aéroport et les transports, mais tout a très bien marché. Ces deux derniers mois, les Brésiliens ont vraiment mis le pied sur l’accélérateur. Nous allons y retourner pour une nouvelle visite à la fin du mois de septembre, mais les pronostics sont aujourd’hui beaucoup plus positifs. » Au cours de la même conférence de presse, John Coates s’est dit satisfait de la décision des organisateurs brésiliens de faire appel à une entreprise de construction privée pour accélérer les travaux du Parc Olympique.
Il n’empêche, les questions demeurent. Et les critiques persistent. L’Américaine Anita DeFrantz, membre de la Commission exécutive du CIO, a exprimé depuis Los Angeles sa « déception » sur les présumés progrès des Brésiliens dans la préparation des Jeux. Elle attendait mieux. Elle reste sceptique. Quant à l’Australienne Kitty Chiller, chef de mission de l’équipe d’Australie pour les Jeux de Rio, elle refuse elle aussi de céder à l’optimisme ambiant. « Il reste encore tellement de choses à faire, et tant de questions sans réponse, qu’il est très compliqué pour nous de nous organiser, a-t-elle expliqué à l’agence Reuters. J’ai testé moi-même le temps de trajet entre le village des athlètes et la zone de Copacabana. Il m’est arrivé de relier les deux sites en 34 minutes. Mais il m’est aussi arrivé de mettre 2 heures et quart pour la même distance. » Le temps, pire ennemi des Brésiliens.