Les premiers athlètes ont pris possession des futures installations des Jeux de Rio. Pas moins de 324 concurrents, venus de 34 pays, participent depuis le 2 août au premier d’une longue série de « test-events », celui de la voile olympique. Une compétition préparatoire précédée d’un buzz pour le moins négatif, certains régatiers étrangers comparant la baie de Rio de Janeiro à une « poubelle », où flotteraient animaux morts, détritus et bouteilles en plastique. Qu’en est-il réellement? FrancsJeux a interrogé Guillaume Chiellino, le directeur de l’équipe de France de voile, présent au Brésil au sein d’une délégation de 40 personnes. Ses réponses font entendre un tout autre son de cloche.
FrancsJeux: Beaucoup de choses très négatives ont été dites et écrites sur la qualité de l’eau dans la baie de Rio, où se dérouleront les épreuves de voile des Jeux. La situation est-elle aussi catastrophique?
Guillaume Chiellino: Pour être honnête, nous étions inquiets. Mais les chiens morts, les chaises flottant à la surface et les détritus, je ne les ai vus que sur internet et dans les journaux. Depuis dix jours, je n’ai rien constaté de tel dans la baie. Certes, l’eau est sale, au moins selon nos standards européens. Mais la situation est comparable à ce que nous avions pu trouver à pareille époque avant les Jeux de Barcelone en 1992, puis avant ceux d’Athènes et de Pékin. Nous n’avons rencontré aucun problème majeur. Les Brésiliens font de gros efforts. Sur l’eau, les athlètes et leurs coachs voient surtout un cadre absolument incroyable.
Dans quelles conditions se déroulent ces premières épreuves pré-olympiques?
Les conditions sont très bonnes. Les Brésiliens se rodent, ils font donc les choses en grand et de façon très précise. Beaucoup de monde dans l’organisation, des accréditations, une sécurité… On se croirait presque déjà aux Jeux. Ils sont dans le coup.
Comment êtes-vous logés?
Nous avons choisi un hôtel à 10 minutes à pied de l’entrée de la marina. Le village des athlètes, encore en travaux, est situé à 42 km. C’est loin, même très loin. On estime à 1 h 15 le temps de trajet pour rallier les deux lieux. Nous en sommes encore au stade de la réflexion, mais il est possible que nous choisissions de dormir plutôt à l’hôtel pendant les Jeux.
Ces régates pré-olympiques se situent exactement deux ans avant les Jeux. Quel climat peut-on anticiper pour la période des JO de 2016?
Très contrasté. En douze heures, vous pouvez passer d’un été très chaud à une journée de printemps. Lundi, le mercure est monté jusqu’à 30°, sans un souffle de vent. Le lendemain, il faisait gris et pluvieux, nous étions en polaire et ciré. Les amplitudes thermiques annoncées par les organisateurs vont de 18 à 30°. Il peut faire chaud et sec, puis frais et humide.
Ces conditions contrastées auront-elles un effet sur les compétitions de voile?
Le site de la voile olympique s’annonce, disons, assez « farceur ». A l’intérieur de la baie, les courants peuvent être forts, 1,5 à 2 noeuds. Dehors, il faut s’attendre à des vagues bien formées. La configuration de la baie, avec les montagnes alentours, provoque des effets de site.
A deux ans de l’événement, que vous inspire le déroulement de ces régates dans la perspective des Jeux de Rio?
Pour la voile olympique, nous allons vivre les Jeux du siècle. L’événement s’annonce extraordinaire, nous serons au coeur des Jeux, dans un cadre et décor fabuleux. Pour le reste, je ne suis pas inquiet. Il existe ici un terreau pour réussir de très beaux Jeux olympiques.