Les Jeux olympiques de la Jeunesse ne sont pas seulement une affaire de sport, aime préciser Thomas Bach. Ils sont aussi tournés vers la culture, l’éducation et l’échange. A Nankin, l’événement sert également à parler politique. Samedi 16 août, quelques heures avant la cérémonie d’ouverture, Français et Japonais se sont retrouvés dans un salon de l’hôtel Fairmont, à un jet de pierre du stade d’athlétisme et de la piscine des JOJ d’été 2014. La rencontre n’avait rien de confidentiel. Elle a débouché sur la signature d’un accord de coopération entre le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et son équivalent japonais (JOC).
D’un côté de la table, Denis Masseglia, le président du CNOSF, Tony Estanguet, membre du CIO et chef de mission de la délégation française à Nankin, et Michaël Aloisïo, le responsable des relations internationales du CNOSF. De l’autre, un trio composé de Tsunekazu Takeda, membre du CIO et président du JOC, Tsuyochi Aoki, vice-président et secrétaire-général du JOC, et Yasuo Saito, membre du JOC et ancien ambassadeur du Japon en France.
L’accord signé entre les deux parties se veut durable. Il a été conclu jusqu’en 2020, soit jusqu’aux Jeux d’été de Tokyo. Il se veut surtout aussi large et diversifié que possible. Il prévoit un vaste programme d’échanges et de coopération entre les deux pays, pour leurs athlètes, officiels et entraîneurs respectifs. Classique. Un programme qui sera notamment concrétisé par l’utilisation par les équipes nationales française et japonaise des structures de l’INSEP, à Paris, et du Centre national d’entraînement de Tokyo.
Moins habituel, l’accord signé samedi à Nankin prévoit également une coopération entre la France et le Japon sur les questions de marketing. Enfin, il précise noir sur blanc que les deux pays partageront des informations, osons dire des tuyaux, sur le mouvement olympique. En clair, ils feront cause commune dans cet univers où rien n’est réellement possible sans un solide réseau et un sens aiguisé des alliances.
Un tel accord n’a rien de particulièrement nouveau. Dans son communiqué annonçant la nouvelle, le Comité olympique japonais précise en avoir déjà signé une trentaine avant de parapher celui conclu avec le CNOSF. Il n’empêche, la France a tout à gagner en se rapprochant du Japon. Tokyo ayant décroché haut la main l’organisation des Jeux d’été en 2020, il est acquis que les dirigeants japonais ne se placeront pas sur la route d’une candidature de Paris, qu’elle se concrétise pour 2024 ou qu’elle patiente jusqu’en 2028. A l’heure du vote, les voix du Japon seront à prendre, pour l’Europe comme pour les Etats-Unis. « Nous avons beaucoup à apprendre du Japon, grand pays de sport qui accueillera les Jeux Olympiques en 2020 », a commenté Denis Masseglia au moment de la poignée de mains. Tout à appendre et beaucoup à gagner.