Sepp Blatter a le champ libre. Le Suisse devrait, en toute logique, rempiler pour un nouveau mandat, en mai prochain, comme président de la FIFA. Son seul véritable rival, Michel Platini, a confirmé ce jeudi matin depuis Monaco qu’il ne se lancerait pas dans la bataille pour le poste suprême de l’institution mondiale du football.
« C’est le choix du coeur, de la passion, je me représente à un nouveau mandat à l’UEFA, je ne me présente pas à la FIFA, ce n’est pas un choix par défaut », a expliqué Michel Platini à l’occasion d’une conférence presse, en marge du tirage au sort des poules de la Ligue des Champions. Le Français a ajouté: « Ce n’est pas le moment, ce n’est pas mon heure, pas encore, j’ai réfléchi longtemps, mais je n’ai pas réussi à me convaincre ».
Il avait eu beau entretenir le suspense, on savait depuis plusieurs semaines que Michel Platini hésitait beaucoup à se présenter en adversaire de Sepp Blatter. Certes, le défi le tentait. Par tempérament, d’abord, car l’ancien numéro 10 des Bleus a toujours aimé relever de nouveaux challenges. Et par goût du pouvoir. Co-président du comité d’organisation du Mondial 1998, puis président de l’UEFA depuis 2007, le Français aime grimper les marches. L’étape suivante doit le mener à la tête de la FIFA. C’est écrit. Reste à savoir à quelle date.
A l’évidence, Michel Platini ne se sent pas encore prêt. Il a seulement 59 ans, contre 78 à Sepp Blatter. Le temps joue donc pour lui. Surtout, le Français ne veut pas prendre le risque d’une défaite face à un adversaire redoutable, malin comme un singe, assez fin politique pour trouver les voix où il faut dans une institution peu tentée par la transparence. Sans la présence de Sepp Blatter sur la ligne de départ, Michel Platini aurait eu course gagnée à coup sûr. Avec le tenant dans la course, il peut perdre et le sait. Autant attendre, donc, et repousser de quatre ans ses ambitions planétaires.
Mais Michel Platini ne s’est pas privé, jeudi 28 août, de faire état de ses doutes sur les réelles convictions de Sepp Blatter quant à l’évolution du football. « Sepp est beaucoup dans la communication, je ne suis pas sûr qu’il croit tout ce qu’il dit, a suggéré le Français. Il disait qu’il était contre la technologie avant, il veut montrer qu’il est moderne, mais je pense qu’au fond il est contre tout ça. »
Faute d’un adversaire à sa taille, Sepp Blatter devrait sans trop de peine hériter, le 29 mai prochain à Zurich, d’un cinquième mandat consécutif à la tête de la FIFA. Et cela, malgré les nombreuse affaires qui ont pollué l’atmosphère de la plus puissante des fédérations sportives internationales. Pas sûr que sa réélection soit une très bonne nouvelle pour le football mondial.