Il a parlé. Quelques heures à peine après la défection d’Oslo dans la course à l’organisation des Jeux Olympiques d’Hiver 2022, le Président du Comité International Olympique, Thomas Bach, vient d’accorder une interview exclusive à Reuters et Associated Press. Une prise de parole rapide qui prouve que le Président du CIO a perçu et entendu le choc de cette décision pour l’image de l’institution Olympique et pour sa propre action présidentielle. Une manière, également, de faire oublier les propos du Directeur Exécutif des Jeux Olympiques Christophe Dubi à l’encontre d’Oslo, exprimés hier soir dans une déclaration officielle dont la virulence a étonné, voire contrarié, une grande partie des observateurs Olympiques.
Thomas Bach a tout d’abord annoncé que le processus de sélection des villes candidates pour l’organisation des Jeux d’Hiver de 2022 ne serait pas modifié. Plusieurs voix s’élevaient dès hier soir pour inciter le CIO à faire entrer de nouveaux candidats en urgence, alors que seuls Pékin en Chine et Almaty au Kazakhstan restent en liste. Deux villes qui tranchent avec l’ambition du CIO de se reconstruire une image politiquement correcte après les Jeux de Sotchi et de plaire aux sponsors en organisant l’événement au sein d’un marché solide. « Nein ! », a tranché Thomas Bach. « Nous ne pouvons pas changer les règles du jeu au beau milieu de la course ». Almaty et Pékin restent donc les deux derniers hommes debout d’un processus qui a vu, l’une après l’autre, les défections de tous les candidats européens.
Ebranlée et sous le feu d’une opinion publique de plus en plus hostile, l’institution Olympique doit se réformer. Thomas Bach le sait : « Nous devons avancer sur le coût des Jeux et le coûts des candidatures« , a expliqué le Président, lui-même aux commandes de la candidature aux Jeux Olympiques d’Hiver 2018 de Munich qui, à peine trois ans plus tard, refusait par référendum de se porter candidate une nouvelle fois. « Autrefois, nous demandions aux villes d’expliquer comment elles se conformeraient à nos conditions. Maintenant, nous préfèrerons leur demander comment les Jeux Olympiques peuvent s’insérer dans leurs programmes de développement sociaux, sportifs, écologiques et économiques« , explique le Président.
Prochain grand rendez-vous pour Thomas Bach : la session extraordinaire du CIO à Monaco, début décembre. Un rendez-vous qui doit entériner les orientations de l’Agenda 2020, la grande réflexion collective lancée par le dirigeant allemand pour préparer l’avenir du Mouvement Olympique.