Changement de tête au sommet de l’ITTF, la Fédération internationale de tennis de table. Thomas Weikert, le président de la Fédération allemande, a succédé le 1er septembre 2014 au Canadien Adham Sharara, en poste depuis quinze ans. Une passation de pouvoir attendue depuis la démission du sortant, en avril dernier, le Canadien ayant rendu les clefs pour une fonction créée à son intention, celle de « chairman » indépendant et sans pouvoir de décision. Jusque-là vice-président, Thomas Weikert a grimpé d’un rang. Il a expliqué à FrancsJeux ses priorités pour le tennis de table mondial.
FrancsJeux: En succédant à Adham Sharara, vous avez annoncé vouloir poursuivre le développement du tennis de table dans les petits pays. Pourquoi est-ce aussi important?
Thomas Weikert : Dans certaines régions du monde, l’Afrique, l’Amérique du Sud, une partie de l’Asie, le tennis de table manque de structures. Les gens y jouent parfois, mais la pratique n’est pas organisée. Nous devons aider ces pays à se structurer. Ils ont besoin d’équipements, d’entraîneurs, de formation. Nous comptons aujourd’hui 220 pays membres de l’ITTF, le plus grand nombre avec le volley-ball. Mais nous ne pouvons pas en laisser en route. Notre objectif est d’amener le tennis de table dans le top 5 des plus grands sports olympiques. Mais sans les petits pays, je ne crois pas que cet objectif soit réalisable.
Actuellement, quelle place occupe le tennis de table dans l’univers olympique?
Il est plutôt compétitif. Lors de la session du CIO en 2013 à Saint-Pétersbourg, le tennis de table a été classé dans le groupe C des disciplines olympiques, soit entre les places 9 et 14. Nous avons progressé. Il n’est pas utopique d’espérer entrer bientôt dans le top 5. Aux Jeux de Pékin en 2008, puis à ceux de Londres en 2012, nous étions dans les 5 premiers pour l’audience télé et la fréquentation sur internet. Mais nous sommes encore peu présents dans la presse écrite, par exemple. Adham Sharara a débuté tout un programme dans ce sens, nous allons poursuivre le travail. Nous devons également améliorer nos résultats en marketing aux Etats-Unis et dans une partie de l’Europe.
Quelle a été la contribution de l’ITTF à l’Agenda 2020 du CIO ?
Aux Jeux de la Jeunesse, l’été dernier à Nankin, nous avons testé une formule d’équipes mixtes. Nous devons nous moderniser, explorer des voies nouvelles, tenter des choses, comme l’a fait le basket en jouant en 3×3. Par exemple, ne plus jouer les sets en 11 points, mais en sept minutes.
Vous avez succédé à Adham Sharara, mais il reste présent à l’ITTF. Entre vous deux, comment s’organise le pouvoir?
Adham Sharara s’est vu confier par le comité exécutif une mission très spécifique, un programme de développement nommé P5, pour lequel l’ITTF a déjà reçu plus de 1000 idées, proposées par le milieu du tennis de table mais également par des gens de l’extérieur. Il doit nous présenter un rapport en décembre prochain à Shanghai, aux Mondiaux juniors. il s’agit d’une discussion ouverte, non pas d’un plan très structuré. Nous avançons pas à pas.