L’avenir du mouvement olympique pourrait bien se jouer, en partie, au cours de ces deux prochains jours. Mais seuls quelques privilégiés en auront la primeur. A l’initiative de Thomas Bach, la commission exécutive du CIO se réunit en session très privée, aujourd’hui et demain, dans la ville suisse de Montreux. Une réunion à huis clos, réservée aux quinze membres* de l’instance suprême de l’institution aux cinq anneaux. Deux jours de débats et de discussions censés préparer la prochaine Assemblée générale extraordinaire du CIO, les 8 et 9 décembre 2014 à Monaco.
A l’ordre du jour, l’Agenda 2020, vaste et ambitieux plan de réformes du mouvement olympique initié et orchestré par Thomas Bach. Le président du CIO en a fait tout à la fois la priorité et l’axe central de son début de mandat. Il entend entraîner avec lui la commission exécutive au grand complet. « Le moment est venu de transformer les idées en projets et en décisions », a-t-il récemment expliqué lors d’une interview accordée à l’agence de presse AP.
Pendant deux jours, les quinze membres de la commission exécutive devraient faire le tri parmi les milliers de propositions reçues du monde entier dans le cadre de l’Agenda 2020. Ils conserveront les meilleures, ou au moins les plus réalistes et politiquement crédibles, avant de les soumettre à l’ensemble de leurs pairs, pour approbation par voie électorale, en décembre prochain à Monaco.
Sauf surprise, rien ne devrait filtrer des échanges de la réunion de Montreux. Le récent retrait d’Oslo dans la course aux Jeux d’hiver de 2022 a fortement écorné l’image olympique. Thomas Bach le sait. Le président du CIO cherchera donc à agir avec diplomatie et fermeté, mais aussi avec prudence. Inutile d’attendre la moindre annonce spectaculaire, le CIO les réservera pour l’assemblée générale du mois de décembre.
Les grands thèmes de la session de la commission exécutive sont pourtant connus. Aujourd’hui et jeudi, Thomas Bach, ses quatre vice-présidents et les dix autres membre du « Board » devraient évoquer, en vrac: la réforme du processus de candidature pour les Jeux d’hiver et d’été, la création d’une chaîne olympique, la modification du programme des Jeux et, enfin, le retour au droit de visite de l’ensemble des membres du CIO dans les villes candidates. La question d’une modification de l’âge limite pour les membres de l’institution pourrait également être discutée.
Un consensus semble s’être dégagé, ces derniers mois, à propos des trois premiers points. La course aux Jeux d’hiver de 2022, désormais réduite à un duel entre Almaty et Pékin, a enfoncé le clou: le CIO doit rendre le processus de candidature plus limpide, moins complexe et surtout moins coûteux. Même nécessité, mais sans doute moins urgente, à assouplir le programme des Jeux, afin de faire monter à bord des sports à l’image et au public plus jeunes. Enfin, la création d’une chaîne olympique, longtemps considérée comme un serpent de mer, semble acquise.
La situation semble plus floue, en revanche, concernant la question du droit de visite des villes candidates et celle de l’âge limite des membres du CIO (actuellement fixé à 70 ans, il pourrait être porté à 75 ans). Deux débats qui pourraient passer au second plan, tant à Montreux ces deux prochains jours que plus tard à Monaco.
* La commission exécutive du CIO est composée de 15 membres: Thomas Bach (président), Nawal El Moutawakel, Craig Reedie, John Coates, Zaiqing Yu (vice-présidents), Gunilla Lindberg, CK Wu, Sergueï Bubka, René Fasel, Claudia Bokel, Patrick Hickey, Juan Antonio Samaranch Jr, Anita DeFrantz, Ugur Erdener, Willi Kaltschmitt Lujan.