Beaucoup de bruit pour rien. Hans-Joachim Eckert, le président de la chambre de jugement de la commission d’éthique de la FIFA, a levé jeudi matin un coin du voile opaque qui enveloppait depuis plusieurs mois le rapport Garcia sur les conditions d’attribution du Mondial de football à la Russie en 2018 et au Qatar en 2022. Et, sans réelle surprise, ses « révélations » ne feront tomber aucune tête. Surtout, elles envoient pour toujours aux oubliettes le scénario d’un retrait de la Coupe du Monde à l’un ou l’autre de ces deux pays.
Hans-Joachim Eckert est formel: pas question de se « repencher sur le processus d’attribution » des Mondiaux 2018 et 2022. Et encore moins « de le rouvrir ». La FIFA peut retrouver sa tranquillité. Ses membres peuvent respirer. Il n’y aurait pas eu corruption.
Le rapport Garcia, remis début septembre à la FIFA, ne comporterait donc aucune zone d’ombre? Hans-Joachim Eckert nuance. Le dirigeant allemand admet que l’enquête à mis en évidence « certains faits », « de portée très limitée », « susceptibles de porter atteinte à l’intégrité du processus ».
Premier visé: le Qatar. Hans-Joachim Eckert évoque « la conduite douteuse de deux personnes agissant comme conseillers ou consultants auprès de l’équipe de son candidature ». Qui? Mystère. Quoi? Re mystère. Mais le président de la chambre de jugement de la commission d’éthique de la FIFA assure que les effets de ces mystérieux « faits » sont loin d’atteindre « un niveau qui impliquerait de se repencher » sur ce processus, « et encore moins de le rouvrir. » En clair, quelques broutilles, rien de bien méchant.
Le Qatar garde son bien. Le Mondial 2022 se déroulera dans le Golfe. Un scénario dans les autorités sportives de l’Emirat n’ont jamais douté. « Nous étions confiants sur le fait qu’une enquête neutre allait montrer que notre dossier était solide et qu’il n’était entaché d’aucune irrégularité », a déclaré à l’AFP Hassan Thawadi, le président du comité d’organisation du Mondial 2022.
La surprise du jour est à chercher ailleurs. Dans son commentaire, Hans-Joachim Eckert souligne que le rapport Garcia a repéré des pratiques contestables dans la quasi totalité des candidatures examinées. Et notamment celle de l’Angleterre, l’un des pays pourtant les plus critiques envers la FIFA et l’attribution du Mondial au Qatar. Seule la candidature conjointe de la Belgique et des Pays-Bas sort exempte de tout reproche.
L’arroseur arrosé? En quelque sorte. Le rapport Garcia met particulièrement en avant les manquements anglais au code d’éthique de la FIFA concernant Jack Warner, l’ancien président de la CONCACAF. L’équipe de candidature britannique aurait trouvé un emploi à temps partiel en Angleterre à l’un de ses proches. Elle aurait également payé l’addition d’un dîner de gala de 55.000 dollars organisé par Jack Warner à Trinité-et-Tobago.
Fin de l’histoire, donc. Hans-Joachim Eckert explique que « l’évaluation du processus d’attribution des Mondiaux 2018 et 2022 est terminée pour le comité d’éthique » de la FIFA. Tout juste annonce-t-il que la chambre d’enquête du comité d’éthique pourrait ouvrir des procédures d’enquête contre certaines personnes. Merveilleux football.