Les sceptiques peuvent remballer leurs doutes. Et les frileux leurs craintes éternelles. Sauf improbable coup de frein de dernière minute, la Fédération française de rugby (FFR) aura bientôt son Grand Stade. Un ambitieux projet qui pourrait voir le jour à la date prévue, c’est dire dans le courant de l’année 2020.
Lancé plusieurs années en arrière, le processus initié par la FFR sous l’impulsion de Pierre Camou et Serge Blanco a connu un sérieux coup d’accélérateur la semaine passée avec le choix par le comité directeur de la Fédération du constructeur. Les élus du rugby français ont choisi le groupement Icade-Besix-Cofely GDF-Suez pour la conception et l’entretien d’une enceinte qui sera construite à Ris-Orangis, sur les terres de l’hippodrome. La FFR l’a préféré à un autre géant du BTP, le groupe Bouygues, dont les propositions ont été jugées trop « hexagonales ». Avec ce choix, le rugby français peut observer la suite des opérations sans craindre une inflation vertigineuse. Le groupement choisi a contractuellement garanti le coût final du Grand Stade, fixé à 611 millions d’euros.
Surtout, la FFR a avancé de plusieurs grands pas sur la question la plus épineuse du dossier: son financement. Selon des informations relayées par Midi Olympique, une première enveloppe de 400 millions d’euros a été garantie auprès des banques par le Conseil Général de l’Essonne. De son côté, la Fédération apporterait 50 millions d’euros sur ses fonds propres. Il resterait alors à trouver « seulement » 161 millions d’euros. Une somme qui, selon plusieurs sources, pourrait être apportée dans le cadre du naming par une société donnant son nom à l’enceinte francilienne.
Selon ses calculs, la possession d’un stade couvert de 82.000 places dédié au rugby, mais capable de recevoir des concerts, permettrait à la FFR de dégager un bénéfice d’au moins 10 millions d’euros par an. Son exploitation devrait également lui permettre de verser des dividendes aux banques engagées dans l’opération.
Citant plusieurs sources « proches du dossier », Midi Olympique suggère que l’accord définitif pour le début des travaux pourrait être donné dès le début de l’année 2017. Le Grand Stade du rugby français ne sera alors plus à évoquer au conditionnel, mais seulement au futur.