L’Italie hier, les Etats-Unis aujourd’hui… Le mouvement olympique vit actuellement au rythme des annonces de candidatures aux Jeux de 2024. Mais qu’en pense l’Afrique? FrancsJeux a posé la question à Idé Issaka, le nouveau président du Comité national olympique et sportif du Niger, rencontré à Dakar en marge du dernier Sommet de la Francophonie.
FrancsJeux : Le Niger est membre de l’Association francophone des comités nationaux olympiques (AFCNO). Quel rôle peut jouer aujourd’hui cette association ?
Idé Issaka : Je la vois comme un outil d’intégration pour les francophones du mouvement sportif international. Un tremplin pour s’y montrer et se faire entendre. Nous en sommes au début, l’association est encore jeune. Mais quand elle aura concrétisé les actions annoncées, nous aurons alors une plus grande visibilité et elle pourra devenir vraiment utile.
Que signifie à vos yeux, en votre qualité de président du comité national olympique du Niger, la notion de francophonie sportive ?
Je suis tenté de rapprocher cette expression de ce que nous vivons avec l’Union mondiale francophone de taekwondo, à laquelle j’appartiens également. A ce mouvement est associée une réalité sportive en termes de compétition et de sport pour la jeunesse. L’UMFT organise une Coupe du Monde annuelle qui offre aux jeunes athlètes, africains notamment, l’opportunité de découvrir le haut niveau et les nouvelles technologies du taekwondo, dont les plastrons électroniques. La francophonie sportive peut jouer un rôle, par le biais de ses compétitions, dans la détection de jeunes talents et leur accès au plus haut niveau.
Comment se porte le Comité national olympique et sportif du Niger ?
Nous sommes une vieille structure, dont j’assure la présidence depuis seulement quelques mois, après en avoir longtemps été le secrétaire général. Un petit CNO dont l’existence dépend des fonds de la Solidarité olympique. Nous ne percevons aucune subvention de l’Etat. Sans la Solidarité olympique, nous n’existerions pas. Elle permet de financer les formations des athlètes, des entraîneurs et des dirigeants. Mais cette aide a des limites. Nous allons devoir trouver des partenaires privés.
Au Niger, l’Etat ne participe pas au financement du mouvement olympique ?
Non. L’Etat nous croit riche, il pense que le CNO est assis sur un matelas d’argent. C’est faux, bien sûr, mais cette idée est le résultat d’un problème de communication. Nous versons de l’argent aux fédérations nationales, c’est notre vocation. Mais elles le disent. Du coup, les pouvoirs publics nous voient comme des donateurs qui n’ont pas besoin de l’argent de l’Etat.
Que pensez-vous de la possibilité de voir un pays africain se porter prochainement candidat à l’organisation des Jeux d’été ?
C’est au moins un rêve et nous en avons besoin. Nous devons tendre vers cet objectif et l’encourager, même s’il n’est pas encore aujourd’hui tout à fait palpable. Après tout, si l’Afrique du Sud a organisé une Coupe du Monde de football, elle doit pouvoir envisager d’avoir les Jeux olympiques.
Et une candidature de Paris pour les Jeux de 2024 ? Comment est-elle actuellement perçue en Afrique francophone ?
Une candidature de Paris serait plus que la bienvenue. La France a besoin d’un projet fort et porteur pour sa jeunesse. J’encourage à fond cette éventuelle candidature. Elle constituerait un événement pour toute la francophonie. Pour nous, Africains, la candidature de Paris serait la plus probable de toutes.