Que restera-t-il de l’année 2014? FrancsJeux a regardé dans le rétro des douze derniers mois, pour y dénicher les moments, les hommes et les initiatives les plus marquants… et ceux qu’il faudrait oublier. Le meilleur, et le pire, d’une année olympique particulièrement riche pour le mouvement sportif international. Sixième et dernier épisode: les dirigeants.
Le meilleur dirigeant de l’année: Thomas Bach
Le président du CIO avait placé l’année 2014 sous le signe du changement. Il voulait taper du pied dans la fourmilière et donner un sérieux coup de jeune à l’institution olympique. Son Agenda 2020 se voulait un vaste plan de réformes balayant très large, depuis le programme des Jeux jusqu’à la création d’une chaîne de télévision olympique, en passant par un assouplissement du processus de candidature. Ambitieux mais nécessaire. Thomas Bach l’a porté jusqu’à sa concrétisation sans jamais se prendre les pieds dans le tapis. Début décembre, l’Assemblée générale extraordinaire du CIO a pris l’allure d’un plébiscite pour le dirigeant allemand. La centaine de membres réunis à Monaco a voté à l’unanimité les 40 résolutions de l’Agenda 2020. Pas un seul hic, pas la moindre abstention. Thomas Bach s’est mis le CIO dans la poche sans jamais lever la voix ou taper du poing sur la table. Il a eu besoin d’une seule année depuis son élection, en septembre 2013, pour imposer ses vues et son goût du modernisme à une institution pourtant longtemps hostile au changement. Chapeau.
Mais le plus dur est peut-être à venir pour Thomas Bach. L’Agenda 2020 n’est rien de plus, pour l’instant, qu’une liste de résolutions. Les prochains mois devront les transformer en réalités concrètes. Et là, les choses pourraient se compliquer. A Monaco, nombreux ont été les présidents de fédération internationale présents à la 127ème session du CIO à exprimer leur scepticisme quant à la façon dont sera modifié le programme olympique. Et il faudra au CIO et à son président démontrer, dès les prochaines semaines, que la modification du processus de candidature ne se réduit pas à une déclaration d’intention. Après les mots doit venir le temps des actes.
Le pire dirigeant de l’année: Sepp Blatter
Terrible année pour le président de la FIFA. Le Suisse a été baladé de polémiques en affaires, il n’a été épargné par aucune campagne médiatique et n’a jamais semblé en mesure d’éteindre les multiples incendies allumés par la désignation de la Russie et du Qatar comme pays hôtes de la Coupe du Monde en 2018 et 2022. L’enquête menée par Michael J Garcia sur les conditions d’attribution de ces deux événements aurait pu lui donner l’occasion de se refaire une image. Mais Sepp Batter, et avec lui le comité exécutif de la FIFA, ont choisi de ne pas le publier dans son intégralité. A 78 ans, Sepp Blatter semble déjà largement au bout du rouleau. Il a pourtant annoncé, en 2014, sa décision de briguer en mai prochain un cinquième mandat à la tête de la FIFA. Sauf improbable retournement de situation, il devrait été réélu haut la main. Mais ce nouveau bail appairait déjà comme le mandat de trop, alors même qu’il n’a pas encore débuté.