Tout sauf une surprise. Sergueï Bubka, l’ancienne star du saut à la perche, a annoncé ce mercredi 28 janvier sa décision de se présenter à la présidence de l’IAAF. La nouvelle était attendue. Elle n’étonnera personne. Surtout pas son rival pour la succession de Lamine Diack à la tête de l’athlétisme mondial, l’Anglais Sebastian Coe.
A 51 ans, Sergueï Bubka se lance donc comme prévu dans la bataille pour le poste suprême du premier sport olympique. L’Ukrainien a expliqué, assez sobrement, par le biais d’un communiqué qu’il avait pris la décision de postuler à la présidence de l’IAAF après « une réunion du comité exécutif de la Fédération ukrainienne d’athlétisme » et après les encouragements et les conseils de ses nombreux « amis et collègues au sein de la famille de l’athlétisme. »
L’ancien athlète a ajouté qu’il avait toujours consacré sa vie à l’athlétisme, depuis ses premières courses dans les rues de son Ukraine natale, jusqu’aux nombreux titres et records obtenus un peu partout sur la planète. Toute une existence au service de son sport, sur la piste et en coulisses, comme athlète puis en qualité de dirigeant. Un pedigree qui ne le distingue pas de son adversaire pour l’IAAF, Sebastian Coe.
Entré en « politique » depuis la fin de sa carrière d’athlète, Sergueï Bubka cumule aujourd’hui les casquettes. Il est président du Comité national olympique ukrainien, vice-président de l’IAAF (comme Sebastian Coe), membre du CIO, une dernière institution où il siège à la commission exécutive. En 2013, il avait déjà tenté dans sa chance dans une élection, en se présentant à la présidence du CIO. Une candidature surprise. Et un échec assez cinglant, Bubka obtenant seulement 8 voix.
A ce stade du processus, Sergueï Bubka s’est montré assez vague sur son programme. Il promet, en cas de succès, de garantir le développement de l’athlétisme à tous les niveaux et pour tous les publics. Il assure vouloir faire de l’IAAF un modèle d’éthique, de transparence, d’intégrité, de bonne gouvernance. Il promet également d’en augmenter l’audience et les recettes commerciales. Classique et convenu.
Entre Sebastian Coe et Sergueï Bubka, la bataille s’annonce féroce. Et, soyons clairs, encore très indécise. Les deux hommes ont pris le temps, ces dernières années, de se constituer un solide réseau. Ils connaissent par coeur les arcanes de l’IAAF. Et peuvent présenter un parcours très comparable. Un duel entre le Britannique et l’Ukrainien sans égal dans l’histoire pourtant riche de la Fédération internationale d’athlétisme.
L’élection à la présidence de l’IAAF se déroulera en août 2015, lors du Congrès organisé en marge des championnats du monde à Pékin.